RSF dépose 13 000 enveloppes symbolisant les signatures de la pétition #FreeIhsaneElKadi devant l’ambassade d’Algérie à Paris
Trois jours avant l’énoncé du verdict dans le procès du journaliste Ihsane El Kadi, Reporters sans frontières (RSF) a organisé ce jeudi 30 mars une opération de remise de 13 000 enveloppes devant l'ambassade d’Algérie à Paris pour symboliser les signatures recueillies par la pétition #FreeIhsaneElKadi appelant à la libération immédiate du journaliste.
“Le 2 avril 2023, Ihsane El Kadi risque d’être condamné à cinq ans de prison ferme et à une forte amende, selon le réquisitoire du parquet algérien. Une ineptie quand on sait que ce procès repose sur un dossier vide ! Nous sommes aujourd’hui rassemblés devant l’ambassade pour rappeler aux autorités algériennes que des milliers de personnes partout dans le monde demandent la relaxe d’Ihsane El Kadi. Nous ne laisserons pas les autorités algériennes réduire au silence sa voix libre et indépendante. Il est temps de mettre fin à cet acharnement.
Publiée sur le site de RSF fin janvier, la pétition #FreeIhsaneElKadi a rassemblé 13 000 signatures en quelques semaines. Ce jeudi 30 mars, les équipes de RSF ont exposé devant l'ambassade 13 cartons contenant chacun 1 000 enveloppes, symbolisant ainsi l’ensemble des voix appelant à la libération du journaliste. L’ambassade a invité les représentants de RSF à demander un rendez-vous formel à l'ambassadeur Saïd Moussi, pour échanger sur le sujet.
Le verdict du procès d’Ihsane El Kadi est attendu ce dimanche 2 avril. Lors d’un procès qui s’est tenu le dimanche précédent (26 mars), le procureur de la République a requis cinq ans de prison ferme et la confiscation des biens et fonds du patron de l'agence Interface Média, qui regroupe Radio M, et Maghreb Émergent, un site d'information économique. Un réquisitoire sévère et insensé, compte-tenu de la vacuité du dossier monté contre le journaliste.
Ihsane El Kadi est soumis depuis plusieurs années à un véritable harcèlement politico-judiciaire. Son arrestation a suscité une véritable vague d’indignation. Début janvier, 16 patrons de rédaction et de médias, dont le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta, prix Nobel de la paix 2021, Dmitri Mouratov, ont lancé un appel commun pour sa libération. RSF a saisi en urgence la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Irene Khan, ainsi que le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.
En ligne depuis fin janvier, la pétition #FreeIhsaneElKadi a déjà recueilli plus de 13 200 signatures.