RSF condamne le lynchage d’un journal de Catalogne et de son directeur, Enric Hernández sur les réseaux sociaux

Reporters sans frontières (RSF) condamne le lynchage que subissent le journal El Periodico de Catalunya et son directeur sur les réseaux sociaux depuis qu’ils ont révélé que la CIA avait averti la police dès le mois de mai d’un projet d'attentat sur les Ramblas de Barcelone.

En publiant jeudi 31 août des informations selon lesquelles la police de Barcelone avait bien été avertie dès le mois de mai d’un projet d’attaque terroriste - information niée quelques jours plus tôt par les autorités catalanes- le journal El Periodico de Catalunya a provoqué l’ire du ministre de l’Intérieur catalan et du chef de la police régionale.


Ceux-ci ont attaqué le journal, mettant en doute sa crédibilité et déclenchant une vague sans précédent de messages de haine sur les réseaux sociaux allant jusqu’à des menaces de mort adressées au directeur de la publication, Enric Hernàndez.


Nous exprimons notre soutien à El Periodico de Catalunya, à son directeur Enric Hernàndez et au journaliste Luis Mauri, déclare Pauline Adès-Mevel, responsable du bureau UE de RSF. Ce type de harcèlement est indigne d'une société saine et démocratique. Le rôle des médias est précisément de mettre au jour des informations dans l’intérêt du public, qui plus est quand elles vont à l’encontre de la version officielle.”


Dans une société démocratique saine, les autorités sont soumises aux critiques et doivent répondre de leur gestion des événements dans la transparence. C’est aux journalistes de demander aux responsables de la sécurité publique des explications et non l’inverse,” ajoute Rosa Meneses, secrétaire générale de Reporters sans frontières Espagne .


Dès le 17 août 2017, jour où se sont produits les attaques terroristes à Barcelone et à Cambrils, le quotidien avait évoqué l’avertissement adressé par la CIA aux autorités catalanes de l’existence d’une menace terroriste d’envergure pendant l’été.


Ces révélations, qui ont provoqué une énorme polémique dans une Espagne traumatisée, ont d’abord été démenties par les autorités à plusieurs reprises.


Celles-ci ont fini par reconnaître le 31 août avoir été alertées mais par différentes sources mais avoir accordé peu de crédit à ces menaces. Puis par la voix du chef de la police régionale Josep Lluís Trapero, elles ont mis en doute le travail des journalistes de El Periódico et accusé le journal de vouloir discréditer la police régionale.


L’Espagne figure à la 29ème position sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2017 publié par Reporters sans frontières.

Publié le
Updated on 07.09.2017