Reprise des programmes de Radio Globo et Canal 36 mais la parole publique reste étroitement contrôlée
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Fermés sur ordre du gouvernement de facto, les deux principaux médias d’opposition au coup d’État du 28 juin ont été autorisés à reprendre leur diffusion, le 19 octobre. La station Radio Globo et la chaîne Canal 36 avaient vu leurs équipements confisqués et leurs locaux interdits d’accès, le 28 septembre, à l’appui d’un décret du gouvernement putschiste suspendant les libertés publiques. Radio Globo a contourné la censure par une diffusion partielle et clandestine de ses programmes. Ses représentants ont néanmoins souligné que, malgré son retour à l’antenne, la station restait soumise à un régime d’autocensure. Par ailleurs, le 16 octobre, la direction de Radio Cadena Voces (RCV) a annulé plusieurs programmes animés par des organisations féministes et donnant la parole aux opposants.
“Ni la levée officielle de l’état de siège ni le retour à l’antenne de Radio Globo et Canal 36 ne signifient la restauration de l’Etat de droit au Honduras. En effet, le décret 124-2009, publié au journal officiel le 7 octobre, permet la suspension de tout support ‘générant l’anarchie sociale’. Cette disposition concerne, sans les nommer, les médias ou programmes d’opposition au coup d’État. Elle constitue une véritable menace pour le pluralisme, une prime à l’autocensure et un vecteur supplémentaire de polarisation des médias et de l’opinion. La situation est d’autant plus inquiétante que la tentative de dialogue entre les émissaires du président Manuel Zelaya et ceux du gouvernement de facto a échoué”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le jour du retour à l’antenne de Radio Globo et de Canal 36, une journaliste indépendante hondurienne a informé Reporters sans frontières que la station RCV venait de retirer de sa grille les programmes “Tiempo de hablar”, “La Burallanga” et “Entre chonas”, animés respectivement par le Centre des droits de la femme (CDM), le Centre d’études de la femme - Honduras (CEM-H) et le Comité des femmes “Visitación Padilla”.
Reporters sans frontières a obtenu copie des documents du groupe INVOSA, qui entérinent le retrait des deux premiers programmes au nom du décret 124-2009 réprimant les “atteintes à l’ordre constitutionnel”. Le groupe INVOSA, dont émane la station RCV, est la propriété de l’ancien président de la République Ricardo Maduro Joest, membre du Parti national (conservateur) et soutien du coup d’État du 28 juin.
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Updated on
20.01.2016