Reporters sans frontières se réjouit de la libération d'Abdollah Nouri mais proteste contre l'arrestation d'Abbas Abdi
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Alors qu'Abbas Abdi, journaliste et directeur de l'institut de sondage Ayandeh, a été arrêté le 4 novembre, Abdollah Nouri, directeur du quotidien Khordad, était gracié par l'ayatollah Khamenei, le même jour, après avoir passé trois ans en prison.
" Nous ne pouvons que nous réjouir de la libération d'Abdollah Nouri qui avait été injustement condamné à cinq ans de prison et qui était détenu depuis trois ans. Nous sommes, en revanche, très inquiets de la nouvelle arrestation d'un journaliste, Abbas Abdi, et craignons que d'autres ne soient arrêtés dans les jours à venir. Nous demandons à l'Union européenne, qui s'apprête à engager des discussions avec l'Iran sur les droits de l'homme, de faire pression sur Téhéran ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation réclame la libération immédiate d'Abbas Abdi ainsi que celle des neuf autres journalistes actuellement emprisonnés.
Le 4 novembre, Abbas Abdi, ancien rédacteur en chef du quotidien Salam (aujourd'hui fermé), membre de la rédaction de nombreux journaux réformateurs et l'un des directeurs de l'institut de sondage " Ayandeh ", a été arrêté à son domicile. Le juge Said Mortazavi qui préside le tribunal 1410 dit "tribunal de la presse", ordonnait, dans le même temps, la perquisition de son domicile. Le 22 septembre, IRNA, l'agence de presse officielle iranienne, avait diffusé un sondage, qui indiquait que " 74,4 % des Iraniens étaient favorables à la reprise des relations avec Washington ". Abbas Abdi est accusé d'avoir " reçu de l'argent d'un institut de sondage américain, Gallup, ou d'une ambassade étrangère ". Le journaliste avait déjà été détenu en 1991, pendant onze mois, pour avoir critiqué le président de la République, Ali Akbar Hachemi Rafsandjani.
Abdollah Nouri, directeur du quotidien Khordad, a été libéré, le
4 novembre, alors que son frère venait de décéder dans un accident de voiture. Arrêté le 27 novembre 1999, ce réformateur proche du président Khatami, avait été condamné, le même jour, par le Tribunal spécial du clergé à cinq ans de prison et à une amende de quinze millions de rials (environ 5 600 euros). Son journal avait été fermé. Abdollah Nouri avait été déclaré coupable de quinze délits, tels que "propagande antireligieuse", "insultes dirigées contre l'imam Khomeyni", "déstabilisation de l'opinion publique" et "liens avec les Etats-Unis". Il avait alors qualifié cette condamnation d'illégale et avait déclaré que le tribunal était anticonstitutionnel.
Publié le
Updated on
20.01.2016