Reporters sans frontières reste vigilante quant à la reformulation de la loi antiterroriste
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Le 25 novembre, Vladimir Poutine a opposé son veto à un amendement à la loi antiterroriste qui restreignait considérablement la liberté des médias dans le pays. Il a néanmoins demandé aux deux Chambres du Parlement de former une "commission de conciliation" afin de retravailler la formulation de l'amendement.
"Reporters sans frontières se félicite du veto opposé par le président Poutine à l'amendement sur la loi antiterroriste. Sa formulation très générale laissait présager une aggravation de la censure qui entoure, depuis de nombreuses années, le conflit tchétchène", a déclaré Robert Ménard, dans un courrier adressé à Sergueï Mironov, président de la Chambre haute du Parlement, et à Guennadi Seleznev, président de la Chambre basse (Douma). "Le texte interdisait notamment aux journalistes de diffuser des informations ayant trait à des "activités extrémistes". Il nous paraît impératif de préciser la définition de cette expression et le contenu des autres interdictions. Nous vous demandons de formuler un texte qui ne permette pas de justifier de nouvelles atteintes à la liberté de la presse dans le pays", a ajouté Robert Ménard.
L'amendement à la loi antiterroriste, voté en troisième lecture le vendredi 1er novembre 2002 par la Douma, interdisait aux médias de diffuser des informations "empêchant la conduite d'une opération antiterroriste et / ou mettant en danger la vie et la santé des gens" ou des informations "servant la propagande ou la justification d'activités extrémistes, y compris des déclarations de personnes visant à empêcher une opération antiterroriste, à faire la propagande de l'opposition à une telle opération ou à justifier cette opposition". Le texte interdisait également aux journalistes de diffuser des informations touchant à la production d'armes, de munitions et de matières explosives.
Reporters sans frontières rappelle que plusieurs médias russes ont d'ores et déjà été sanctionnés pour leur couverture de la prise d'otages à Moscou. Le 25 octobre 2002, le ministre de l'Information, Mikhaïl Lessine, a ordonné la fermeture de la chaîne de télévision régionale Moskovia pour "violation de la loi antiterroriste et de la loi sur l'information". Il a également menacé de fermer le site Internet de la radio Echo de Moscou pour avoir diffusé une interview des preneurs d'otages. Enfin, le 2 novembre, l'hebdomadaire Versia, qui préparait un article sur l'intervention des forces spéciales lors de la libération des otages, a fait l'objet d'une perquisition par les services de sécurité russes (FSB).
Les autorités russes se sont également attaquées aux médias étrangers suite à leur couverture de la guerre en Tchétchénie et des "opérations antiterroristes". Le 20 novembre, les forces de sécurité russes ont saisi les images que la télévision publique norvégienne NRK venait de tourner sur le sort des réfugiés tchétchènes. Le 13 novembre, les autorités russes ont adressé un courrier à Fritz Pleitgen, président de la chaîne de télévision publique allemande ARD, dans lequel elles jugeaient le traitement de la prise d'otages par les médias allemands "choquant, totalement intolérable et condamnable pour une institution publique" et remettaient en question leur collaboration avec l'ARD.
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Updated on
20.01.2016