Reporters sans frontières lance un appel solennel au gouvernement : "Si Krishna Sen est vivant, laissez des journalistes ou des militants des droits de l'homme le voir en prison."
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Reporters sans frontières condamne le silence du gouvernement sur la mort en détention de Krishna Sen et maintient sa demande d'enquête sur le sort du journaliste promaoîste.
"Le silence du gouvernement sur la mort en détention du journaliste promaoïste Krishna Sen en dit long sur le manque de transparence des autorités dans sa lutte contre le mouvement maoïste. Si Krishna Sen est toujours vivant, des journalistes, des avocats ou des militants des droits de l'homme doivent être autorisés à le voir en prison", a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au Premier ministre népalais, Sher Bahadur Deuba. Reporters sans frontières maintient sa demande d'enquête sur la mort de Krishna Sen après plus d'un mois de détention et de torture aux mains des forces de sécurité.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le gouvernement a refusé de confirmer la mort en détention de Krishna Sen, directeur du journal promaoïste Janadisha et ancien directeur de l'hebdomadaire Janadesh, annoncée par l'hebdomadaire Nepali Jana Astha puis par Reporters sans frontières. Ainsi le ministre adjoint de l'Intérieur, Devendra Raj Kandel, a démenti la mort du journaliste, mais a refusé de faire plus de commentaires à la presse. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a par ailleurs affirmé que les "demandes d'information concernant les maoïstes devaient être adressées au ministère de la Défense." Mais un officiel de l'armée a confié au quotidien Katmandou Post que Krishna Sen aurait été détenu par la police. Certaines sources auraient en revanche affirmé que Krishna Sen était mort lors d'un accrochage entre les forces de sécurité et un groupe de rebelles maoïstes. Ainsi, l'autopsie de son corps, effectué dans un hôpital de la police de Katmandou, aurait révélé la présence de blessures par balles, notamment à l'estomac et à la poitrine. Mais Krishna Sen a été arrêté le 20 mai 2002, dans une maison de la banlieue de Katmandou, en compagnie de deux autres journalistes, et il est peu vraisemblable qu'il ait participé à un quelconque accrochage.
Reporters sans frontières va également s'adresser aujourd'hui au rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et au président du Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées, à propos du cas de Krishna Sen.
Enfin, Reporters sans frontières rappelle que le jeune journaliste népalais Milan Nepali, accusé de soutenir les maoïstes, est quant à lui porté disparu depuis mais 1999. A la fin de l'année 1999, un officiel népalais avait affirmé à des représentants d'organisations de défense des droits de l'homme que Milan Nepali faisait partie de la liste de ceux qui "n'étaient plus en vie."
Voir le communiqué précédent
Publié le
Updated on
20.01.2016