Reporters sans frontières demande l'intervention de Seif Kadhafi en faveur de la libération du cyberdissident Abdel Razak Al Mansouri
Reporters sans frontières s'est adressé à Seif al-Islam Kadhafi, président de la Fondation Kadhafi, pour lui demander d'intercéder en faveur de la libération d'Abdel Razak Al Mansouri. Le gouvernement libyen a en effet l'intention de grâcier 131 prisonniers politiques au début du mois de septembre, à l'occasion du 36e anniversaire de la prise de pouvoir du colonel Kadhafi.
"Monsieur Seif al-Islam Kadhafi Président de la Fondation Kadhafi
Monsieur le Président, Vous avez récemment déclaré que le gouvernement libyen a l'intention de relâcher 131 prisonniers politiques au début du mois de septembre, à l'occasion du 36e anniversaire de la prise de pouvoir de Mouammar Khadafi. Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, vous demande de bien vouloir intervenir pour qu'Abdel Razak Al Mansouri, emprisonné depuis janvier 2005 pour avoir publié sur Internet des articles critiques du gouvernement libyen, bénéficie de cette libération. Sa remise en liberté est d'autant plus urgente que son état de santé s'est récemment détérioré. Il s'est en effet fracturé le bassin en tombant de son lit superposé. Ayant dû attendre plusieurs heures avant qu'on lui prodigue des soins, Abdel Razak Al Mansouri souffre désormais de complications qui pourraient, si elles ne sont pas soignées au plus tôt, mettre sa vie en péril. La libération d'Abdel Razak Al Mansouri constituerait un acte symbolique qui démontrerait à la communauté internationale que le gouvernement libyen est prêt à respecter la liberté d'expression. Cet ancien libraire, arrêté à son domicile de Tobruk le 12 janvier 2005, a été officiellement inculpé pour « détention sans autorisation d'un pistolet ». Selon nos informations, il aurait néanmoins été arrêté pour ses articles critiques du gouvernement libyen, diffusés sur le site Akhbar Libya. Abdel Razak Al Mansouri, bien que détenu depuis huit mois dans un centre de détention des services de sécurité intérieure dans le quartier de Fashloom à Tripoli, n'a toujours pas été jugé. Depuis son arrestation, il n'a eu droit à aucune visite de ses proches et n'a pas été autorisé à rencontrer un avocat. En conséquence, Reporters sans frontières vous prie de bien vouloir intervenir auprès des autorités compétentes afin de faire libérer Abdel Razak Al Mansouri. Convaincu de l'attention que vous porterez à notre requête, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma haute considération." La lettre est signée de Robert Ménard, Secrétaire général de Reporters sans frontières.