Reporters sans frontières demande la libération de sept journalistes palestiniens
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Dans une lettre adressée au Premier ministre, Ariel Sharon, Reporters sans frontières (RSF) a demandé la libération des journalistes Jalal Hameid d'Al Rouah, chaîne privée de Bethléem, Maher al Dessouki, de Al Quds Educational TV, Kamel Ali Jbeil, du quotidien Al Quds, Hussam Abu Alan, photographe de l'Agence France-Presse (AFP), Iyyad El Juneidi, directeur d'Al Mostaqbal, Yousri El Jamal, preneur de son pour Reuters, et Ayman El Kawasmi, directeur de la radio locale El Horriya. "Alors que nous célébrons aujourd'hui la 12e Journée internationale de la liberté de la presse, nous vous demandons de mettre un terme à vos attaques à l'encontre des journalistes et tout particulièrement des Palestiniens. A notre connaissance, ceux que vous détenez n'ont fait qu'exercer leur métier", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Depuis le 29 mars, date du début de l'incursion de l'armée israélienne dans les villes palestiniennes, RSF a recensé au moins vingt cas de journalistes palestiniens arrêtés.
Le 30 avril 2002, Mazen Dana et Yousri El Jamal, respectivement cameraman et preneur de son de l'agence Reuters, se rendaient, vers midi, à l'hôpital d'Hébron pour filmer des blessés lorsqu'ils ont été appréhendés par des soldats. Ces derniers leur ont pris leur carte de presse et leur carte d'identité, puis les ont conduits dans un tank avec les mains attachées et les yeux bandés. Ils ont ensuite été conduits au bureau de coordination du district. Pendant le trajet, les soldats les ont humiliés et menacés. Selon Mazen Dana, l'un d'eux leur a pointé une arme sur la tempe et leur a lancé : "Comment voulez-vous mourir ?" Une fois arrivés, on les a obligés à s'allonger par terre pendant plusieurs heures sans leur fournir ni boisson ni nourriture. Le lendemain matin, les journalistes ont été interrogés. Mazen Dana a reçu des excuses et a été relâché. Mais Yousri El Jamal a été retenu en détention. Son lieu de détention demeure inconnu.
Le même jour à Hébron, Ayman El Kawasmi, directeur de la radio locale El Horriya, a été arrêté chez lui. Après avoir eu les mains attachées et les yeux bandés, il a été conduit au bureau de coordination du district. Le 1er mai, il a été transféré au centre de détention d'Ofer. Les soldats ont également détruit tout le matériel de la radio.
Le 29 avril, Iyyad El Juneidi, directeur d'Al Mostaqbal, télévision locale d'Hébron, a été arrêté dans les locaux de sa chaîne. Des soldats israéliens ont cassé le matériel de la télévision puis lui ont attaché les mains et bandé les yeux. Il est actuellement détenu au centre de détention d'Ofer, près de Ramallah.
Le 24 avril, Hussam Abu Alan, photographe de l'AFP, a été arrêté en début d'après-midi alors qu'il se trouvait au barrage de Beit Anoun près de la ville d'Hébron. Accompagné de Mazen Dana, cameraman de Reuters, et d'autres journalistes, il se rendait dans la localité de Bani Naim pour y couvrir les funérailles de deux Palestiniens. Des soldats ont bandé les yeux de Hussam Abu Alan, lui ont attaché les mains et l'ont conduit dans un tank. Mazen Dana a été relâché plusieurs heures plus tard. Hussam Abu Alan, qui habite à Hébron, travaille pour l'AFP depuis sept ans. Comme la plupart des journalistes palestiniens, il n'a pu obtenir des autorités israéliennes le renouvellement de sa carte de presse au début de l'année.
Le 18 avril, des soldats ont arrêté, à Ramallah, Maher al-Dessouki, de Al-Quds Educational TV, télévision locale basée à Ramallah, et Kamel Ali Jbeil, journaliste au quotidien Al Quds. Tous deux sont actuellement détenus au centre de détention d'Ofer.
Le 3 avril, Ashraf Farraj et Jalal Hameid, respectivement rédacteur en chef et journaliste d'Al Rouah, chaîne locale de Bethléem, ont été arrêtés par l'armée israélienne au centre de presse de Bethléem avec plusieurs autres journalistes. Selon Hamdi Farraj, les autres journalistes ont été libérés peu après, alors que Ashraf Farraj et Jalal Hameid étaient transférés au centre de Beitunia, près de Ramallah. Ashraf Farraj a été relâché le 24 avril mais son collègue est toujours en détention.
Publié le
Updated on
20.01.2016