Reporters sans frontières demande aux autorités de garantir la sécurité de la présidente d'une association de journalistes
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Reporters sans frontières est vivement préoccupée par les menaces reçues par Gladys Barajas, présidente du Cercle des reporters-photographes de Colombie (CRGC). "Les messages reçus par Gladys Barajas représentent une nouvelle menace pour la liberté de la presse. Ses ennemis ne s'en prennent plus seulement aux journalistes mais aussi à ses défenseurs. Nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour que la sécurité de Gladys Barajas soit garantie, afin de prévenir une nouvelle dégradation de la situation de la presse, déjà dramatique", a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans une lettre au ministre de l'Intérieur, Fernando Londonno.
Le 3 mars 2003, Gladys Barajas a publiquement fait part de son intention de quitter le pays. La veille au soir, elle avait reçu un message électronique la prévenant qu'il lui restait sept jours à vivre et que, même si elle se taisait, "cela ne (suffisait) plus". Les 17 et 25 février, la journaliste avait déjà reçu deux lettres anonymes affirmant que "l'heure de défendre les journalistes étaient passée" ou encore "mort aux syndicalistes et aux défenseurs de la liberté de la presse". On ignore l'origine de ces menaces.
Le 13 février dernier, le CRGC avait publié un communiqué protestant contre les coups reçus de la part de policiers par Herminso Ruiz, photographe de l'hebdomadaire El Espectador, alors qu'il couvrait un attentat contre le club El Nogal, le 7 février. Le communiqué évoquait également les cas de Wilson Vizcaino, du quotidien El Tiempo, et Diego Cauca, du quotidien Portafolio. Tous deux avaient dernièrement été frappés ou retenus par des policiers dans l'exercice de leur métier. Le 24 janvier, l'association de Gladys Barajas avait participé à une manifestation de journalistes pour demander la libération de deux reporters étrangers enlevés par la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN), dans le département d'Arauca.
Selon Reporters sans frontières, le bilan des atteintes à la liberté de la presse s'est encore alourdi en 2002 : cinq journalistes ou collaborateurs des médias ont été tués, près d'une soixantaine ont été enlevés, menacés ou agressés, plus d'une vingtaine ont été obligés de quitter leur région, voire leur pays, et huit attentats ou tentatives d'attentats ont été recensés. En janvier 2003, huit journalistes ont été enlevés par des groupes armés illégaux et sept autres ont vu leur travail entravé par des représentants des forces de l'ordre.
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20.01.2016