Reporters sans frontières demande au Premier ministre de faire cesser les arrestations de journalistes
Organisation :
07.08.2002
Kishor Shrestha a révélé que, lors de son interrogatoire, un officier de police l'avait menacé de représailles s'il continuait à écrire sur la mort en détention de Krishna Sen. Selon le journaliste, son arrestation pour diffamation était seulement un prétexte. C'est le Jana Aastha qui avait révélé, à partir de sources confidentielles, le décès sous la torture du directeur de la publication promaoïste Janadesh. Les autorités continuent de nier la mort de Krishna Sen. Selon le Comité de protection des journalistes, une commission d'enquête a adressé, à la fin du mois de juillet, un rapport sur cette affaire au ministre de l'Intérieur. Les conclusions n'ont pas toujours pas été rendues publiques.
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Kishor Shrestha, directeur de l'hebdomadaire Jana Aastha, et Bishnu Ghimire, directeur du quotidien Janapraha, ont été arrêtés le 4 août puis libérés le lendemain par la police à Katmandou. Le premier pour avoir publié des "informations diffamatoires", le second parce qu'il aurait utilisé son journal pour se livrer au chantage. "Une fois de plus, les autorités détournent les pouvoirs que leur confère l'état d'urgence pour en faire les instruments d'une véritable chasse aux sorcières contre les journalistes. Ces nouvelles arrestations n'ont d'autre but que d'intimider la presse critique", a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières dans une lettre adressée au Premier ministre Sher Bahadur Deuba. L'organisation a demandé au Premier ministre de faire cesser les arrestations de journalistes et de libérer sans délai les journalistes emprisonnés pour leurs écrits. Reporters sans frontières a tenu à rappeler que le Népal est le pays du monde où le plus de journalistes sont emprisonnés.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le directeur de l'hebdomadaire d'extrême gauche Jana Aastha (La foi du peuple), Kishor Shrestha, a été arrêté par des policiers, le 4 août 2002, à son bureau de Katmandou et conduit au poste de police de Hanumandhoka. Après avoir annoncé que le directeur de publication pourrait être inculpé de "diffamation", la police M. Shrestha après vingt-quatre heures de détention. Son journal avait publié un article accusant Ram Chandra Khanal, un responsable de la police criminelle, de corruption. Le journal avait également annoncé la mort en détention du journaliste Krishna Sen. Le directeur du quotidien Janapraha, Bishnu Ghimire, a quant à lui été interpellé sous l'accusation d'extorsion de fonds contre le propriétaire d'un restaurant. Il a également été libéré le 5 août.
La libération des deux directeurs de publication fait suite aux pressions des organisations de journalistes, notamment la Fédération des journalistes népalais, qui a entamé, le 4 juillet, une campagne de mobilisation contre les violations de la liberté de la presse. Ainsi, le 2 août, la plupart des journaux népalais avaient publié une page blanche en place de leur éditorial, pour protester contre le harcèlement de la presse et obtenir du gouvernement la création d'une Commission d'enquête sur les cas de mauvais traitements subis par les journalistes.
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Updated on
20.01.2016