Reporters sans frontières condamne la perquisition par l'armée d'un journal privé à Ramallah

L'armée israélienne a procédé, dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002, à une perquisition au siège du quotidien Al Ayyam à Ramallah. "Avec la perquisition nocturne d'un journal privé à Ramallah, les atteintes à la liberté et au travail des médias dans les Territoires occupés se poursuivent", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Malgré les appels répétés de nombreuses organisations à plus de respect à l'égard des journalistes, toutes nationalités confondues et en particulier palestiniens, l'attitude de l'armée israélienne reste invariablement hostile et menaçante à l'égard de la presse", a-t-il ajouté. Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2002, vers une heure du matin, des soldats ont pénétré dans les locaux du journal Al Ayyam, puis ont rassemblé les journalistes et employés dans une seule pièce tandis qu'ils fouillaient les bureaux et la salle de rédaction. Aucun dégât matériel n'a été occasionné, hormis deux portes enfoncées et la disparition de deux téléphones portables appartenant à des employés du journal. Après deux heures de perquisition, l'armée israélienne a confisqué deux posters, l'un appelant à la fin de l'occupation militaire, l'autre représentant le portrait d'une enfant décédée lors des combats armés opposant Israéliens et Palestiniens. Selon le journal, l'armée n'a pas procédé à une fouille systématique des locaux, ce qui indique qu'il s'agissait moins d'une perquisition ayant un but précis que d'une mesure d'intimidation visant à impressionner les employés et la direction du journal. Al Ayyam, fondé en 1995 à Ramallah (Cisjordanie), est le second quotidien le plus lu dans les Territoires occupés, notamment dans la bande de Gaza. En raison du couvre-feu intermittent à Ramallah, il a réduit son tirage à 7 000 exemplaires (10 000 habituellement). Ce journal, fondé par un ancien conseiller de Yasser Arafat, se présente comme "indépendant et favorable au processus de paix".