Reporters sans frontières appelle le président de la République et le Premier ministre français à prendre position en faveur de la liberté de la presse
A l'occasion de la visite en France du Premier ministre chinois, Zhu Rongji, Reporters sans frontières dans une lettre adressée à messieurs Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin a appelé à œuvrer pour que la liberté de la presse ne soit plus la parente pauvre des discussions avec la Chine.
A l'occasion de la visite en France du Premier ministre chinois, Zhu Rongji, du 26 au 28 septembre, Reporters sans frontières a adressé une lettre à Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, leur demandant "d'œuvrer pour que la question de la liberté de la presse ne soit plus la parente pauvre des discussions avec la Chine". "Les droits de l'homme et plus particulièrement la liberté d'expression demeurent aujourd'hui encore les grands oubliés de l'ouverture professée par ce pays. Tout aussi grave et condamnable est le silence dans lequel ses interlocuteurs internationaux se complaisent, regardant ces questions. Plus qu'une triste marque d'indifférence, il apporte une véritable caution aux pratiques du régime chinois", a ajouté Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation.
La Chine est le quatrième geôlier de la presse dans le monde, avec à ce jour au moins onze journalistes emprisonnés pour avoir exercé leur droit à informer. Intimidations, censure, saisies de publications ou expulsion pure et simple, constituent par ailleurs le lot des journalistes et correspondants étrangers qui travaillent dans ce pays.
La Chine est également le premier fossoyeur de la liberté d'expression sur Internet. Trente cyberdissidents sont actuellement emprisonnés pour avoir diffusé des informations trop critiques à l'égard des autorités. La promulgation, en 2000, de lois drastiques sur le Net a par ailleurs été le point de départ d'une répression sans précédent, conduisant à la suspension de nombreux sites et de deux moteurs de recherche, Google et Altavista, à une vague de fermetures de cybercafés, plus de 2 000 en juin dernier, et à l'étroite surveillance des internautes.