Rejet de l'appel du rédacteur en chef de Rabochy
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Le 15 octobre 2002, l'appel de Viktor Ivaskevich, rédacteur en chef du journal indépendant Rabochy condamné à deux ans de travaux forcés pour "calomnie contre le Président ", a été rejeté. Le journaliste va faire appel auprès de la Cour Suprême.
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16.09.2002 - Un troisième journaliste condamné à deux ans de travaux forcés
Le 16 septembre, Viktor Ivaskevich, rédacteur en chef du journal indépendant Rabochy, a été condamné à deux ans de travaux forcés pour "calomnie contre le président de la République". Reporters sans frontières est profondément choquée par cette condamnation.
"En trois mois, les tribunaux biélorusses ont envoyé trois journalistes indépendants dans des camps de travail. Ces pratiques renvoient à une époque que l'on croyait révolue, où ceux qui osaient prononcer la moindre critique envers le pouvoir finissaient au Goulag. Viktor Ivaskevich, comme Nikolaï Markevitch et Pavel Majeïko, payent de leur liberté le simple fait d'avoir exercé leur métier dans un pays où les fondements de la démocratie sont encore à conquérir", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Nous demandons l'abolition des articles 367, 368 et 369 du code pénal qui menacent la liberté de la presse en Biélorussie et réitérons notre demande au Conseil de l'Europe de poser des conditions précises à un rapprochement avec la Biélorussie en matière de liberté de l'information, en particulier concernant les peines de prison ferme prévues par les lois sur la diffamation", a ajouté Robert Ménard.
Viktor Ivaskevich a été condamné par la Cour de Pervomaisky de Minsk à deux ans de travaux forcés pour "calomnie contre le président Loukachenko", en vertu des articles 367, 368/2 et 14/1-2 du code pénal, pour un article paru dans une édition "spéciale élections" pendant l'été 2001, intitulé "La place d'un voleur est en prison". Le journaliste a dix jours pour faire appel.
Reporters sans frontières rappelle que les articles 367, 368 et 369 du code pénal prévoient une peine de cinq ans de prison pour "insulte et calomnie envers le Président". Ces articles avaient déjà permis aux autorités de condamner Nikolaï Markevitch et Pavel Majeïko, respectivement rédacteur en chef et journaliste du journal d'opposition Pagonya à des peines d'un an et un an et demi de travaux forcés, qu'ils purgent depuis le début du mois de septembre.
Publié le
Updated on
20.01.2016