Rare arrestation d’une journaliste au Timor oriental : les autorités réaffirment leur engagement en faveur de la presse
Reporters sans frontières (RSF) exprime son inquiétude à la suite de la récente arrestation de la journaliste Antonieta Kartono Martins, qui couvrait une expulsion de vendeurs dans la capitale du Timor oriental. Cette entrave survenue dans une démocratie exemplaire dans la région en matière de liberté de la presse est un signal inquiétant. L’organisation restera vigilante quant au respect des engagements pris par le président de la République en faveur du respect du travail journalistique.
Classé 20e dans le Classement de la liberté de la presse de RSF, le Timor oriental n’est pas coutumier des arrestations arbitraires de journalistes. Pourtant, dans la nuit du 4 septembre 2024, Antonieta Kartono Martins, reporter pour le site d’information timorais Diligente Online, a été arrêtée alors qu’elle couvrait une opération policière d’expulsion de vendeurs ambulants d’un marché de Dili, la capitale du Timor oriental.
Détenue pendant plusieurs heures, elle a finalement été relâchée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle. La police a également saisi la caméra d'une autre journaliste, Suzana Cardoso, de Media One Timor-Leste, et supprimé les images de l’intervention qu'elle avait enregistrées.
Henrique da Costa, commissaire général de la police du Timor oriental, a qualifié l’incident de “malentendu” entre les agents de police et la journaliste, précisant que l’affaire avait été “résolue” au poste de police. Il a ajouté que “la journaliste est libre de porter l’affaire devant la justice, car nous sommes tous soumis à la loi”. Le président de la République du Timor oriental, José Ramos-Horta, a annoncé avoir discuté de cette affaire avec des représentants de la police, réaffirmant son opposition à toute entrave au travail des journalistes sur le terrain.
“Dans une démocratie comme le Timor oriental, les journalistes ne devraient jamais être entravés ou arrêtés pour avoir couvert des événements d’intérêt public. Nous saluons la réaction favorable du président José Ramos-Horta, mais l’appelons également à veiller à ce que les forces de l’ordre respectent la liberté de la presse en toutes circonstances.
Les journalistes du Timor oriental jouissent généralement d’une grande liberté de reportage, mais ils continuent de subir des pressions, telles que des poursuites judiciaires, des intimidations et des violences policières. Ce pays de moins de 1,5 million d’habitants est un modèle de liberté de la presse en Asie du Sud-Est, se classant 20e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 établi par RSF.