Reporters sans frontières se félicite de la décision des autorités de rétablir la diffusion en FM des trois radios internationales RFI, BBC et Africa n°1. Mais l'organisation demande au comité de suivi des accords de Marcoussis de poursuivre ses efforts afin de garantir une plus grande liberté de la presse dans le pays, alors que des journalistes étrangers viennent d'être insultés et molestés.
Reporters sans frontières se félicite de la décision de rétablir la diffusion en modulation de fréquence (FM) des trois radios internationales, RFI, BBC et Africa n°1, et demande au comité de suivi de ne pas relâcher sa pression sur les autorités ivoiriennes.
"Le rétablissement des radios internationales est une première mesure encourageante. Elle ne doit néanmoins pas masquer les violations quasi quotidiennes de la liberté de la presse en Côte d'Ivoire. Ainsi, le lendemain de cette décision, des journalistes étrangers ont été agressés alors qu'ils venaient couvrir une conférence de presse du chef de l'Etat", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé à Albert Tévoedjrè, président du comité de suivi des accords de Marcoussis. "Nous souhaitons donc que le comité de suivi poursuive ses efforts, mette tout en œuvre afin d'obtenir des mesures de protection pour les journalistes qui en font la demande et stoppe la propagation d'idées haineuses et xénophobes dans certains journaux ivoiriens", a ajouté M. Ménard.
Reporters sans frontières a également demandé au comité de suivi de se saisir du dossier de Kloueu Gonzreu, correspondant de l'Agence ivoirienne de presse (AIP) à Toulépleu (ouest du pays). Ce journaliste est porté disparu depuis le 11 janvier 2003. Selon sa famille, il a été interpellé ce même jour par des miliciens libériens. Plusieurs personnes arrêtées en même temps que lui - dont son fils Thierry Gonzreu, âgé de 19 ans - ont été retrouvées mortes depuis.
Le comité de suivi des accords de Marcoussis a annoncé, le 28 février, que les trois radios internationales censurées depuis le 19 septembre 2002 (RFI, BBC et Africa N°1) étaient de nouveau autorisées à émettre en FM.
Le 1er mars 2003, une équipe de la chaîne de télévision France 2 et des reporters de l'Agence France-Presse (AFP) ont été insultés et agressés par des militaires et des civils alors qu'ils souhaitaient couvrir une conférence de presse du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, à Abidjan. Les journalistes ont été contraints de quitter les lieux, accusés d'être les "ennemis de la Côte d'Ivoire" et d'avoir "vendu" le pays.