Au moins quatre journalistes ont été frappés et arrêtés par les forces de sécurité alors qu'ils couvraient une manifestation de femmes à Téhéran. Reporters sans frontières demande leur libération et rappelle que douze journalistes ont été arrêtés en moins d'un mois.
Le 12 juin 2006, au moins quatre journalistes ont été frappés et arrêtés par les forces de sécurité alors qu'ils couvraient une manifestation de plus de 5 000 femmes iraniennes à Téhéran. Bahaman Ahamadi Amoee et les deux femmes reporters, Jila Baniyaghoob et Taraneh Baniyaghoob, du quotidien Sarmayeh, ont été incarcérés dans des lieux inconnus.
Reporters sans frontières condamne ces arrestations et appelle à la libération de ces journalistes. “Nous dénonçons le niveau de répression à l'encontre des professionnels des médias. Douze journalistes ont été interpellés en moins d'un mois et sont toujours détenus”, a déclaré l'organisation.
Jila Baniyaghoob, Bahaman Ahamadi Amoee, Taraneh Baniyaghoob, Lila Farahadpour ont été arrêtés sur les lieux de la manifestation. Lila Farahadpour a été relâchée quelques heures plus tard, tandis que les trois autres journalistes ont été emmenés de force. Les journalistes couvraient une manifestation organisée par un mouvement de femmes contre “l'apartheid sexuel” et pour réclamer des modifications des lois touchant à la condition des femmes. Celles-ci portaient des bannières sur lesquelles était écrit : "Nous sommes femmes, humaines et citoyennes, mais n'avons aucun droit ! Les droits des femmes, c'est les droits de l'homme”.
La police et les forces des sécurité avaient déjà harcelé la semaine dernière plusieurs journalistes les accusant “d'être les organisatrices de cette manifestation”. Elles avaient reçu des lettres ainsi que des appels téléphoniques et avaient été convoquées à maintes reprises par la police. Fariba Davoodi Mohajer, journaliste et présidente de l'Association des jeunes journalistes, a subi un interrogatoire toute la journée du 12 juin.
Par ailleurs, la répression au nord de pays continue. Abolfazel Vessali, directeur du quotidien Nedai Azarabadegan a été interpellé et mis en détention le 7 juin. Une semaine plus tôt, le journal avait été suspendu par la justice de la province de l'Azerbaïdjan. Depuis 2000, le quotidien Nedai Azarabadegan a été plusieurs fois sanctionné par la justice.
Reporters sans frontières rappelle que le président Mahmoud Ahmadinejad et le Guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei figurent sur la liste des 38 prédateurs de la liberté de la presse établie chaque année par l'organisation.