Procès en appel du journal Azamn: les trois journalistes libres dans l’attente du verdict
Le verdict dans le procès des journalistes d’Azamn est attendu pour le 7 novembre 2016. En attendant, Ibrahim Al-Maamari, Youssef Al-Haj sont libres, les cautions ayant été revues à la baisse. RSF demande néanmoins la libération inconditionnelle des journalistes et la reprise du quotidien fermé définitivement.
La cour d’appel a décidé, le 10 octobre, de revoir à la baisse les cautions du rédacteur en chef Ibrahim Al-Maamari et du responsable de la rédaction Youssef Al-Haj à la demande de leurs avocats. Ils devront désormais s’acquitter d’une caution de 2000 RO (environ 4000 euros) au lieu de 50 000 RO (environ 110 000 euros) décidée en première instance. Al-Maamari et Al-Haj sont donc aujourd’hui libres, comme Zaher Al-Abri libéré provisoirement le 22 août dernier, en attendant le verdict prévu le 7 novembre prochain.
“Les trois journalistes ont été libérés provisoirement, mais ils ne se sont rendus coupables d’aucun crime, les autorités doivent abandonner les charges portées contre eux et permettre au journal de paraître, déclare Alexandra El Khazen, responsable du bureau Moyen-Orient de l’organisation. RSF dénonce également la censure imposée par le régime autour de cette affaire. Les médias doivent pouvoir couvrir normalement ce procès”.
Lors de l’audience en appel, la cour a à nouveau interdit toute publication ou diffusion d’information concernant le déroulement du procès dans les médias. Pour rappel, trois journalistes du quotidien indépendant Azamn ont été arrêtés, en juillet et août dernier, puis condamnés à de la prison ferme le 26 septembre dernier par le tribunal de première instance, à la suite d’une publication sur des allégations de corruption au sein de la justice omanaise. Al-Maamari et Al-Haj ont été condamnés à trois ans de prison, une lourde amende et une interdiction de pratiquer le journalisme pendant un an. Al-Abri, responsable des pages locales, a lui été condamné à un an de prison et une amende. Le journal a lui été frappé d’interdiction définitive.
Le sultanat d’Oman figure à la 125e place (sur 180) du Classement mondial de la liberté de la presse publié en 2016 par RSF.