Première condamnation d'un caricaturiste à de la prison depuis l'amendement du code pénal
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Le 20 mai, Ali Dilem, caricaturiste du quotidien Liberté, a été condamné par le tribunal d'Alger à six mois de prison avec sursis et à une amende de 20 000 dinars (environ 240 euros) suite à une plainte du ministère de la Défense.
" C'est la première condamnation à une peine de prison d'un caricaturiste depuis l'adoption, en mai 2001, d'un amendement du code pénal, rebaptisé alors "amendement Dilem", qui prévoit des peines de prison pour, notamment, toute mise en cause du président de la République dans des termes injurieux, insultants ou diffamatoires. Cette décision démontre clairement la volonté des autorités d'intimider les journalistes qui osent faire preuve d'impertinence. Elle constitue une menace pour la liberté de ton qu'adoptent des titres de la presse algérienne ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Ali Dilem a été condamné à six mois de prison avec sursis pour un dessin, paru le 15 janvier 2002, sur Mohamed Lamari, le chef d'état-major des armées (voir dessin ci-dessous). Abrous Outoudert, directeur de publication de Liberté, a été condamné à une amende de 40 000 dinars (environ 480 euros) et le journal à une amende de 300 000 dinars (environ 3 600 euros).
Le 31 décembre 2002, Ali Dilem avait déjà été condamné par le tribunal d'Alger à une amende de 20 000 dinars (environ 240 euros) pour un dessin sur l'assassinat du président Boudiaf, paru le 16 janvier 2002. La publication avait été condamnée à une amende de 10 000 dinars (environ 120 euros).
Le caricaturiste est poursuivi pour un autre dessin paru le 29 novembre 2001 sur le Téléthon, toujours suite à des plaintes du même ministère de la Défense.
L'article 144 bis du code pénal prévoit des peines de deux à douze mois de prison et des amendes allant de 50 000 à 250 000 dinars (environ 600 à 3 000 euros) pour toute mise en cause du président de la République dans des termes injurieux, insultants ou diffamatoires. Des sanctions qui visent également les mêmes délits lorsqu'ils sont commis à l'encontre du "Parlement ou de l'une de ses deux Chambres, ou de l'ANP (l'Armée nationale populaire)".
Publié le
Updated on
20.01.2016