Philippines : RSF et la coalition Hold the Line exhortent le président à ne pas mettre Maria Ressa sous les verrous

Pour honorer son engagement envers la liberté de la presse, le président philippin Ferdinand Marcos Jr. se doit de mettre un terme aux tentatives de l’État de jeter en prison la lauréate du prix Nobel Maria Ressa, selon Reporters sans frontières (RSF) et la coalition Hold the line.

La cour d’appel philippine a rejeté cette semaine la requête de Maria Ressa de révision de sa condamnation de 2020 basée sur des accusations non fondées de cyber-diffamation. En d’autres termes, après deux ans de lutte pour infirmer cette décision, il n’y a plus, entre la liberté de Maria Ressa et une peine de prison de longue durée, qu’un dernier appel à la Cour suprême et la volonté politique du gouvernement. 

“Nous appelons le président Marcos à montrer au monde qu’il rejette l’ère de persécution et de condamnation des journalistes et des médias indépendants de Dutertre, en annulant immédiatement toutes les poursuites et affaires engagées contre Maria Ressa, son co-accusé et son média d’information Rappler basé à Manille”, déclare le comité de pilotage de la coalition Hold the Line, au nom de plus de 80 organisations internationales unissant leurs efforts pour défendre la journaliste et soutenir la presse indépendante aux Philippines. 

“Le président Marcos devrait commencer par mettre un terme à l’opposition de son gouvernement à l’appel de Maria Ressa de sa condamnation pour des accusations fallacieuses de cyber-diffamation, qui ont été menées par l’État en dépit de l’avertissement de la Cour suprême selon lequel la criminalisation de la diffamation aux Philippines est ‘contestable’.” 

Un total de 23 affaires ont été initiées par l’État contre Maria Ressa, Rappler et ses employés depuis 2018, la cyber-diffamation constituant l’une de sept en cours impliquant la journaliste. Si toutes les poursuites aboutissent, elle risque jusqu’à 100 ans de prison.

L’affaire afférente à la cyber-diffamation s’avère la plus lourde de conséquences, après la décision de la cour d’appel des Philippines, en juillet dernier, d’étendre la sentence à six ans et huit mois. 

Maria Ressa n’a aujourd’hui plus que deux semaines devant elle pour un ultime appel à la Cour suprême, qui pourrait alors délivrer rapidement un verdict définitif menant à la prise d’effet de sa peine de prison. 

Actuellement, Rappler est sous le coup d’une injonction de fermeture émise par l’administration Dutertre. 

Les Philippines occupent le 147e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.

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