Le 15 mai, le correspondant de Reporters sans frontières au Pakistan a rencontré Amardeep Bassey dans sa cellule de Landi Kotal. Le journaliste est en bonne santé mais souffre des nombreux interrogatoires et du harcèlement des services de sécurité qui le soupçonnent d'espionnage au profit de l'Inde.
27.05.2002
Le ministère de l'Intérieur d'Islamabad a transmis, le 27 mai, l'ordre au gouvernement de la région de Peshawar d'expulser Amardeep Bassey dans un délai de sept jours. Mais cette décision n'a pas encore été transmise aux services de sécurité qui détiennent le journaliste britannique. Celui-ci et ses deux guides sont détenus dans une cellule de la Khyber House, siège du représentant du gouvernement fédéral en charge de la zone tribale Khyber, à Peshawar. Amardeep Bassey a déclaré, le 27 mai, au représentant de Reporters sans frontières au Pakistan qu'il était "désespéré" devant la lenteur de sa libération.
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22.05.2002
Amardeep Bassey et ses guides ont été reconduits vers la prison de Landikotal (zone tribale de Khyber) après trois jours d'interrogatoire par la police secrète à Peshawar. Le journaliste britannique a affirmé au correspondant de Reporters sans frontières qu'ils avaient été interrogés de jour et de nuit. Les services de police se sont engagés à fournir un rapport aux autorités supérieures dans les trois prochains jours. Enfin, deux représentants du Sunday Mercury se sont vus refuser, le 20 mai, toute visite à leur reporter emprisonné.
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17.05.2002
Le journaliste Amardeep Bassey et ses deux guides ont été transférés pour trois jours dans les locaux de la police secrète (Special Branch) de Peshawar pour un interrogatoire. Selon des sources contactées par le correspondant de RSF, la police secrète aurait reçu des pressions afin que le cas soit examiné le plus rapidement possible. Actuellement chargée des interrogatoires de prisonniers pakistanais de retour d'Afghanistan, elle avait pourtant refusé, le 16 mai, de placer les trois hommes en garde à vue.
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16.05.2002
Après quelques heures seulement à Peshawar, Amardeep Bassey et ses deux guides ont de nouveau été transférés, le 16 mai, dans la prison de Landi Kotal. En effet, les services de police de Peshawar ont affirmé qu'ils ne disposaient pas d'enquêteurs disponibles pour interroger le journaliste et ses deux guides pakistanais. Un responsable de la police à Landi Kotal a déclaré à RSF que les trois prisonniers seront de nouveau transférés à Peshawar dès que des inspecteurs seront libres.
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Le journaliste britannique Amardeep Bassey détenu par les autorités pakistanaises depuis six jours, a été transféré à Peshawar, le 16 mai au matin, avec ses deux guides, pour de nouveaux interrogatoires. Il va être entendu par des policiers et des hommes des services secrets pakistanais (ISI). Le journaliste britannique est détenu dans une zone militaire du centre de Peshawar.
Le 15 mai, Iqbal Khattak, le correspondant de Reporters sans frontières au Pakistan avait rencontré Amardeep Bassey dans sa cellule de Landi Kotal (à cinquante kilomètres à l'ouest de Peshawar, NWFP). Le reporter du tabloïd Sunday Mercury avait affirmé être en bonne santé mais souffrir des nombreux interrogatoires et du harcèlement des services de sécurité qui le soupçonnent d'espionnage au profit de l'Inde. Amardeep Bassey avait déclaré au correspondant de RSF : "Je suis OK, ne vous inquiétez pas. Je suis entre de bonnes mains, pas celles des autorités bien entendu, mais des personnes qui sont avec moi dans la cellule (…) Mes guides pakistanais, et leurs proches, sont mon seul espoir de surmonter ces durs moments."
Le journaliste britannique d'origine indienne a refusé de commenter les interrogatoires qu'il subit de la part des services de sécurité pakistanais, mais il a affirmé ne pas avoir été maltraité. "Ils m'ont posé des questions très détaillées. Quelques fois, la même question pendant plusieurs heures (…) Ils m'ont demandé la date de mon dernier voyage en Inde et le nom de mon village", a expliqué le citoyen britannique dont la famille est d'origine Sikh.
Amardeep Bassey a également fourni des explications sur l'absence de tampon de sortie pakistanais sur son passeport : "Quand je suis de nouveau entré en Afghanistan avec mes deux guides, je leur ai demandé où était le poste frontière. Ils m'ont répondu que nous étions déjà en Afghanistan."
L'organisation de défense de la liberté de la presse réitère sa demande auprès des autorités pakistanaises de libération immédiate de Amardeep Bassey et de Naoshad Ali Afridi et Khitab Shah Shinwari, ses deux guides pakistanais. "Le ministre de l'Intérieur doit intervenir dans les meilleurs délais auprès des autorités compétentes de la NWFP pour faire relâcher le journaliste et régulariser sa situation. Dans le passé, plusieurs journalistes sont entrés ou sortis du Pakistan sans faire valider leur passeport, et les autorités ont toujours trouvé une solution rapide à ce problème purement administratif", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Enfin, l'organisation demande, par ailleurs, au ministère des Affaires étrangères britannique de se mobiliser pour obtenir la libération de Amardeep Bassey et de ses deux guides.