Les autorités syriennes n'ont pas renouvelé l'accréditation du chef du bureau (photo) de l'AFP à Damas. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'attaques en règle contre les correspondants de la presse étrangère qui font face à de multiples pressions de la part d'un régime qui ne supporte pas la critique.
Reporters sans frontières (RSF) proteste contre le non-renouvellement de l'accréditation de Maher Chmaytelli (voir photo), chef du bureau de l'AFP à Damas. "C'est la preuve, une fois de plus, que les autorités font feu de tout bois lorsqu'il s'agit de sanctionner un média qui ose la critique", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Les espoirs mis en Bachar el-Assad au moment où il a succédé à son père ont été déçus. La Syrie demeure un des régimes les plus répressifs du Moyen-Orient", a-t-il ajouté. Depuis un an, les autorités syriennes ont exercé de fortes pressions sur plusieurs correspondants de la presse étrangère. Certains d'entre eux ont été contraints de mettre un terme à leur collaboration avec ces médias. A l'automne dernier, une loi sur la presse particulièrement répressive avait été votée. L'organisation a rappelé que le président Bachar el-Assad fait partie des prédateurs de la liberté de la presse recensés par RSF dans le monde.
Selon les informations recueillies par RSF, les autorités syriennes n'ont pas renouvelé l'accréditation de Maher Chmaytelli, le chef du bureau de l'AFP à Damas. Au début de l'année, le journaliste avait été convoqué par le directeur de l'information du ministère de la Communication. Celui-ci lui avait notamment reproché ses "mauvaises intentions" et la publication d'"informations négatives" sur la politique intérieure. Dans le même temps, on lui avait précisé que son accréditation qui expirait fin mars ne serait pas renouvelée. Le bureau de l'AFP continuera de fonctionner sans chef de bureau. Le journaliste a, quant à lui, quitté le pays. "M. Chmaytelli (…) a toujours effectué un travail conforme aux règles déontologiques de la presse internationale et respectueux de la législation syrienne sur la presse", a précisé la direction de l'AFP.
En novembre 2000, la venue à Damas du président-directeur général de l'AFP, Bertrand Eveno, qui avait installé officiellement Maher Chmaytelli comme nouveau chef du bureau de l'agence, avait été perçue comme un symbole fort de la volonté d'ouverture de la Syrie dans le domaine de l'information.