En 2000, le rédacteur en chef d'Odintsovskaïa Nedela, Nikolaï Gochko, avait livré à l'antenne de Vesna les noms des assassins présumés de Sergueï Novikov, le directeur de la radio. Le gouverneur, son adjoint et le procureur de la région de Smolensk avaient immédiatement porté plainte. Le journaliste a été condamné le 6 juin à cinq ans de travaux forcés.
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Le 19 août 2005, le juge de Smolensk, Andrei Lantsov, a décidé de libérer Nikolaï Gochko, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire Odintsovskaïa Nedela, qui avait été condamné le 5 juin à cinq ans de travaux forcés pour « diffamation ».
Selon le journaliste, la décision du tribunal a été motivée par la pression des organisations internationales.
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16 juin 2005 :
Reporters sans frontières scandalisée par la condamnation de Nikolaï Gochko à cinq ans de travaux forcés pour diffamation
Le 6 juin 2005, Nikolaï Gochko, rédacteur en chef adjoint de l'hebdomadaire Odintsovskaïa Nedela, a été condamné pour diffamation (article 129 du code pénal) à cinq ans de travaux forcés par la juge Irina Malinovskaya de la cour Léninsky de Smolensk (ouest de la Russie). Le journaliste avait accusé le 27 juillet 2000, sur les ondes de la radio Vesna, trois hauts responsables de la ville d'avoir commandité l'assassinat de Sergueï Novikov, propriétaire et directeur de Vesna, tué par balles la veille.
« Ce verdict dépasse l'entendement. Le juge a prononcé une peine totalement disproportionnée par rapport aux faits qui sont reprochés au journaliste et contraire aux standards internationaux en la matière. Cette décision révoltante du juge souligne la totale collusion des pouvoirs politiques et judiciaires en Russie, notamment dans les régions. Il est proprement scandaleux que Nikolaï Gochko soit condamné à cinq ans de travaux forcés alors que les meurtriers et commanditaires de l'assassinat de Sergueï Novikov courent toujours. Nous demandons aux autorités judiciaires de revenir sur cette condamnation à l'encontre du journaliste et de prendre toutes les mesures pour qu'une enquête sérieuse et impartiale identifie rapidement les assassins du directeur de Vesna », a déclaré Reporters sans frontières.
Sergueï Novikov avait été tué de plusieurs balles le 26 juillet 2000 dans la cage d'escalier de son immeuble. Le lendemain, Nikolaï Gochko avait déclaré sur Vesna que son patron lui avait confié, peu de temps avant sa mort, qu'il se sentait menacé par des responsables de Smolensk qui avaient pris la décision de le supprimer en raison du ton très critique de Vesna à l'égard de l'administration régionale. Nikolaï Gochko avait alors accusé le gouverneur régional de l'époque, Alexandre Prokhorov, son adjoint, Youri Balbychkine, et l'ancien procureur régional, Viktor Zabolotsky, d'être mêlés à cette affaire.
Ces derniers avaient immédiatement porté plainte pour diffamation.
« Il me paraît étrange qu'on condamne un journaliste, qui a peut-être commis une erreur en s'exprimant sous le choc, à cinq ans de travaux forcés, alors qu'on apprend le même jour qu'une personne est condamnée, elle, à un an pour assassinat », a déclaré Oksana Laberko, rédactrice en chef du bureau de Ren-TV à Smolensk.