Neuf journalistes mis au secret
Organisation :
RSF demande aux autorités de libérer immédiatement les dix journalistes érythréens qui ont entamé, le 31 mars, une grève de la faim. Neuf d'entre eux ont été transférés dans un lieu tenu secret.
Mise à jour :
Le 3 avril 2002, neuf journalistes en grève de la faim ont été transférés dans un lieu de détention inconnu. Les responsables du poste de police n°1 d'Asmara ont annoncé à leurs familles que les prisonniers n'étaient plus dans leurs cellules. Ils auraient été conduits par des militaires et des officiels de la présidence dans un nouvel endroit tenu secret. Un dixième journaliste en grève de la faim, Dawit Isaac, serait soigné à l'hôpital Halibet suite aux mauvais traitements qu'il aurait subis pendant sa détention.
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04.04.2002 - Dix journalistes en grève de la faim
Reporters sans frontières (RSF) exprime sa plus vive préoccupation après l'annonce du début d'une grève de la faim par dix journalistes actuellement emprisonnés en Erythrée. L'organisation exhorte les autorités à procéder à leur libération immédiate. "Ils sont détenus dans des conditions très pénibles et nous nous inquiétons pour leur état de santé", a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. "Ces journalistes n'ont fait qu'exprimer leurs opinions et rien ne justifie leur détention prolongée. A notre connaissance, ils ne sont pas inculpés et leur détention est arbitraire et illégale", a-t-il ajouté. Selon RSF, l'Erythrée est aujourd'hui le seul pays du continent africain sans presse privée.
RSF a également rappelé qu'elle avait déposé une demande de visa auprès de l'ambassade d'Erythrée à Paris, il y a plusieurs mois. A ce jour, l'organisation n'a reçu aucune réponse.
Selon les informations recueillies par RSF, dix journalistes de la presse privée ont entamé une grève de la faim le dimanche 31 mars 2002. Dans une lettre diffusée depuis leur prison, ils déclarent vouloir ainsi protester contre leur détention illégale et réclament "leur droit à la justice". Ils demandent notamment un procès devant un "tribunal équitable et indépendant".
Les dix journalistes qui ont entamé la grève de la faim sont : Yusuf Mohamed Ali, rédacteur en chef de Tsigenay, Mattewos Habteab, rédacteur en chef de Meqaleh, Dawit Habtemichael, également de Meqaleh, Medhanie Haile et Temesgen Gebreyesus, respectivement rédacteur en chef adjoint et membre du conseil d'administration de Keste Debena, Emanuel Asrat, rédacteur en chef de Zemen, Dawit Isaac et Fessehaye Yohannes, du journal Setit, Said Abdulkader, du magazine Admas, et un photographe indépendant, Seyoum Tsehaye.
Le 18 septembre 2001, le gouvernement a ordonné la suspension immédiate de tous les titres de la presse privée. Dans les jours qui ont suivi, une dizaine de journalistes ont été arrêtés et conduits au poste de police n°1 d'Asmara. On leur reprochait notamment d'avoir publié des interviews de responsables politiques qui avaient publiquement appelé à des "réformes démocratiques" dans le pays. Ces derniers ont également été interpellés par les forces de l'ordre.
Par ailleurs RSF a rappelé qu'un autre journaliste, Simret Seyoum, directeur général de Setit, est détenu depuis le 6 janvier 2002 dans un lieu inconnu. Il a été arrêté alors qu'il tentait de se réfugier au Soudan. Plusieurs dizaines de journalistes érythréens ont fui leur pays ces dernières années pour échapper aux représailles de l'Etat.
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Updated on
20.01.2016