Meurtre du journaliste Dom Phillips en Amazonie : création historique d’un groupe de travail pour enquêter sur ce crime

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a annoncé la création d'un groupe de travail sur les mesures de précaution octroyées dans l’affaire de l’assassinat de Dom Phillips et Bruno Araújo Pereira. Avec la participation d'organisations telles que Reporters sans frontières (RSF), il suivra les enquêtes sur ces meurtres et veillera à la mise en place d'actions pour de meilleures conditions de sécurité pour les journalistes et défenseurs environnementaux en Amazonie.

En juin 2022, le journaliste Dom Phillips et le spécialiste des peuples indigènes Bruno Araújo Pereira, sont assassinés alors qu’ils enquêtaient sur la pêche illégale en Amazonie. La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), qui a suivi l'affaire depuis le début, a annoncé  le 11 août 2023, la création d'un groupe de travail pour suivre les actions liées aux mesures de protection demandées à l’Etat brésilien et œuvrer à ce que justice soit faite sur ces crimes.  Garantir la sécurité des  journalistes et des défenseurs des droits de l'homme, parmi lesquels les  membres de  l'Union des peuples autochtones de la vallée du Javari (UNIVAJA), est une urgence pour toutes ces personnes qui ont travaillé avec Dom Phillips et Bruno Araújo Pereira et qui sont, de fait, toujours menacées.

“Ce groupe de travail est une occasion historique pour que les organisations de journalistes élaborent avec le gouvernement brésilien, des mesures concrètes pour la sécurité des professionnels de l’information et des défenseurs des droits de l'homme en Amazonie. Ces actions  seront ensuite mises en œuvre par l’État. C'est la première fois que le Brésil prend un tel engagement. Outre la poursuite des recherches sur les responsables de l’assassinat de Dom Phillips et Bruno Araújo Pereira, les retombées nationales et internationales d’une telle coopération pourraient être déterminantes et exemplaires en matière de défense du droit d’informer.

Artur Romeu
Directeur du bureau Amérique Latine de RSF

Ce groupe de travail, dont la création a été approuvée lors d'une réunion le 31 juillet, fait suite à une proposition conjointe de l'État brésilien, des bénéficiaires des mesures de protection et des organisations pétitionnaires, dont Reporters sans frontières (RSF). Le rapporteur spécial pour la liberté d'expression de la CIDH collaborera à ces travaux, aux côtés de plusieurs agences et ministères du gouvernement fédéral. 

Les organisations de la société civile qui avaient demandé des mesures de protection à la CIDH en 2022 et qui seront autour de la table aux côtés de RSF, sont  Article 19  ; Alliance régionale pour la liberté d'expression et d'information ; Association brésilienne de journalisme d'investigation (Abraji) ; Institut Vladimir Herzog ; Institut Tornavoz ; Observatoire des droits de l'homme des peuples autochtones isolés et récemment contactés ; UNIVAJA ; Bureau de Washington au Brésil.

Le groupe doit élaborer dans les deux prochains mois un plan d’actions pour des enquêtes plus rapides et plus transparentes sur les responsables de l’assassinat de Dom Philips et Bruno Araújo Pereira, mais aussi pour que les violations des droits de l'homme dans la vallée de Javari cessent. L’État brésilien aura ensuite deux ans pour appliquer le plan d’actions, sous le regard vigilant de la CIDH au Brésil, qui fera une visite de suivi par semestre.

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