Médias pillés et saccagés pendant la prise de Bangui : RSF demande réparation
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Reporters sans frontières condamne avec la dernière énergie le comportement inacceptable et irresponsable d'éléments de la coalition rebelle Séléka, coupables d'avoir profité de leur entrée dans la capitale, le 24 mars 2013, pour piller, rançonner et parfois saccager les sièges de plusieurs médias.
Alors que les rebelles centrafricains disent s'efforcer de faire cesser les pillages, l'organisation demande aux plus hautes autorités désormais au pouvoir à Bangui d'ordonner la restitution des équipements volés et d'organiser la réparation des dommages commis.
RSF tente de joindre par téléphone Christophe Gazam Betty, porte-parole de la Séléka et ministre de la Communication du gouvernement d'union nationale. En vain pour l'instant.
Interrogé par Reporters sans frontières ainsi que par son organisation partenaire Journaliste en danger, basée à Kinshasa, le directeur de publication du journal privé Le Confident, Momet Mathurin Constant Nestor, a raconté le pillage de son journal les 24 et 25 mars. "Les rebelles ont réduit à néant mes investissements d'une dizaine d'années. La reprise des activités n'est pas pour demain, regrette-t-il. Je ne sais pas les raisons qui les ont poussé à s'en prendre à moi. Ni moi ni Le Confident ne figurons dans le système Bozizé."
Un autre journaliste centrafricain confie : "Nous sommes en présence de vandales qui pillent tout sur leur passage".
La station onusienne Radio Ndeke Luka a également été victime d'éléments de la Séléka. Une voiture de la radio a été emportée ainsi que cinq motos. Des bureaux ont été cassés et des équipements (deux ordinateurs portables au moins) ont été volés. La directrice de la station, Sylvie Panika, a été dépouillée de ses effets personnels (papiers d'identité, argent, etc). Conséquence de cette situation, la station n'a pas émis les 24 et 25 mars 2013. Les installations techniques (émetteurs, studios) n'étant pas touchées, les programmes ont repris le 26 mars.
Les installations, à Bangui, de l'Institut Panos Paris ont également été pillées, de même que celles de la radio privée Néhémie.
Inquiète pour les conditions d'exercice du métier de journaliste en République centrafricaine et pour l'intégrité physique des acteurs de l'information, Reporters sans frontières demande au nouvel homme fort de Bangui, Michel Djotodia, de garantir aux médias le droit de fonctionner en toute liberté et sécurité.
Photo : Soldats de la coalition Séléka - AFP / Sia Kambou
Publié le
Updated on
20.01.2016