Liberia : RSF demande une enquête après le saccage d’une rédaction par une centaine d'individus armés qui ont blessé deux collaborateurs du média

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Une centaine de personnes armées ont envahi les locaux du New Dawn, premier journal privé du Liberia, blessant deux collaborateurs du quotidien. Reporters sans frontières (RSF) condamne cette attaque et appelle les autorités du pays à ouvrir une enquête pour identifier et sanctionner les responsables.

Les employés du journal The New Dawn ont reçu une visite inopinée dans la nuit du 18 octobre. Vers 1h30 du matin, une centaine d’individus armés de machettes, de couteaux et de gourdins ont envahi les locaux du premier journal privé du Liberia. Présente sur place, l’équipe de nuit supervisait l’impression de l’édition du jour. 

Deux employés du journal ont  été frappés par les assaillants. “Leur vie n’est pas en danger, ils ont repris le travail en début de semaine”, précise le directeur éditorial du New Dawn, Othello Garblah, qui est arrivé sur place rapidement alors que les intrus étaient encore là. Du matériel professionnel a été subtilisé, dont des téléphones. 

La direction du média a porté plainte et demandé une protection policière. Car The New Dawn a déjà subi une attaque similaire en août 2022, lorsque près de 100 personnes se sont introduites dans la rédaction en pleine nuit. Plus d’une semaine après le second incident, la  requête d’une protection reste sans réponse. De plus, la police n’a ouvert aucune investigation.

L'attaque visant les locaux du New Dawn, survenue durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, est intolérable. La liberté de la presse doit être préservée et protégée, notamment durant cette période électorale. RSF condamne cette invasion et demande aux autorités d’ouvrir une enquête, de sanctionner les auteurs et de mettre en place une protection policière autour des locaux du journal.

Sadibou Marong
Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF

D'après Othello Garblah, les individus responsables de cette invasion seraient des “zogos”,  soit des personnes sans domicile fixe vivant dans les rues de Monrovia, la capitale du Liberia. Certains sont parfois rémunérés et utilisés par des politiciens afin de commettre des actes criminels. “A ce stade, je n’ai pas de raison de croire en un acte commandité”, explique toutefois l’intéressé. 

Seule une enquête policière pourrait éclaircir les responsabilités dans cette affaire.

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