Moussa Kaka, correspondant local de RFI et de Reporters sans frontières a été libéré après dix heures d'interrogatoire. Il avait été interpellé par la gendarmerie de Niamey. Un autre journaliste accusé de diffamation est détenu depuis deux mois à la prison civile de la capitale.
Moussa Kaka, correspondant local de Radio France Internationale (RFI) et de Reporters sans frontières, et directeur de la station privée Radio Saraounia, a été libéré dans la nuit du 23 au 24 août 2002, après avoir été interrogé pendant près de dix heures. Il avait été interpellé dans la matinée et conduit au Haut Commandement de la gendarmerie nationale de Niamey. Le journaliste a été interrogé sur une mutinerie de soldats au début du mois d'août dans le sud-est du pays et sur ses sources d'informations.
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23.08.2002 - Arrestation du correspondant de RFI et Reporters sans frontières
Le 23 août 2002, Moussa Kaka, correspondant local de Radio France Internationale (RFI) et de Reporters sans frontières, et directeur de la station privée Radio Saraounia, a été interpellé et conduit au Haut Commandement de la gendarmerie nationale de Niamey. Aucune explication n'a été fournie par les autorités, mais, selon plusieurs sources locales, il pourrait être interrogé à propos d'un reportage, diffusé sur RFI, sur une mutinerie de soldats dans le sud-est du pays au début du mois d'août.
"Rien ne saurait justifier la détention de ce journaliste. A notre connaissance il n'a fait que son travail d'information et les autorités nigériennes devraient se montrer plus tolérantes face aux critiques de la presse indépendante", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au Premier ministre, Hama Amadou. L'organisation a demandé au chef du gouvernement de tout mettre en œuvre afin que Moussa Kaka soit libéré immédiatement. Reporters sans frontières a rappelé que le Niger a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantit la liberté d'expression.
Suite à la mutinerie du mois d'août, le président de la République avait déclaré l'état de mise en garde et pris des dispositions restreignant la liberté de la presse et d'expression. Un décret avait interdit "la propagation, par tout moyen de communication, d'informations ou d'allégations de nature à mettre en cause les opérations de défense nationale". Les autorités avaient menacé de prendre des sanctions contre les journalistes qui ne respecteraient pas ces nouvelles mesures.
Reporters sans frontières a également rappelé qu'un autre journaliste est détenu à la prison civile de Niamey depuis le 18 juin 2002. Adoulaye Tiémogo, directeur de publication du Canard déchaîné a été condamné à une peine de huit mois de prison pour diffamation. Le Premier ministre, Hama Amadou, avait porté plainte contre le journaliste après la publication de trois articles très critiques dans le Canard déchaîné. Le journaliste y accusait le chef du gouvernement de vouloir corrompre le président de l'Assemblée nationale pour conserver son fauteuil de Premier ministre.