L'hebdomadaire Nanfang Zhoumo sanctionné pour des articles sur le Sras
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Les responsables de la propagande de la province du Guangdong (sud du pays) ont censuré plusieurs articles de l'hebdomadaire Nanfang Zhoumo consacrés à l'épidémie de pneumopathie atypique (Sras). Dans son édition du 24 avril, le journal révélait notamment, sur la base de témoignages recueillis dans les hôpitaux du pays, que la ville de Shanghai aurait volontairement isolé 38 cas présumés de Sras lors de la visite de l'Organisation mondiale de la santé, en avril dernier. Le reportage a été intégralement remanié. Le magazine faisait également référence aux nombreux habitants de Shanghai qui appellent fréquemment sur la ligne d'urgence mise en place pour dire qu'ils sont malades, mais qu'ils sont trop effrayés pour se rendre à l'hôpital.
Selon le quotidien South China Morning Post (basé à Hong Kong), une interview du docteur Zhong Nanshan, directeur de l'Institut des maladies respiratoires de Canton, récemment félicité par le Premier ministre pour ses efforts contre le Sras, a également été censurée, au motif qu'elle contenait des "secrets d'Etat". Dans cette interview, le docteur Zhong racontait comment il avait lui-même contracté le virus du Sras en novembre 2002, bien avant la propagation de l'épidémie, et qu'il n'existait pas de vaccin contre cette maladie. Les autorités provinciales auraient également rappelé que les articles sur le Sras doivent exclusivement se baser sur les informations de l'agence de presse Xinhnua ou le quotidien gouvernemental Le Quotidien du peuple.
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09.04.2003 Reprise en main du groupe de presse Quotidien du Sud de Canton
Le département de la propagande de Canton (sud de la Chine) a engagé une reprise en main du groupe de presse Nanfang Bao Ye Ji Tuan (Quotidien du Sud), notamment de l'hebdomadaire progressiste Nanfang Zhoumo (Le week-end du Sud). Ce nouvel acte de répression pourrait être lié à un article sur l'épidémie de pneunomathie en Chine, sujet très sensible dans les médias chinois.
Reporters sans frontières est indignée par la reprise en main d'un groupe de presse qui a fait preuve de courage au cours des dernières années dans sa couverture de l'actualité chinoise. Les espoirs d'une libéralisation du contrôle gouvernemental sur la presse, avec l'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants, se sont évanouis quelques semaines seulement après la nomination à la tête de l'Etat de Hu Jintao et Wen Jiabao.
Dans la semaine du 1er avril 2003, Zhang Dongming, haut responsable du département de la propagande du Parti communiste dans la province de Guangdong (sud de la Chine), a été nommé rédacteur en chef adjoint du groupe de presse Quotidien du Sud et rédacteur en chef de l'hebdomadaire Nanfang Zhoumo. Il a pour tâche de mieux contrôler le contenu éditorial des publications du groupe.
Cette reprise en main pourrait être liée à la publication par le Nanfang Du Shibao (Journal de la ville du Sud) d'un appel adressé à la communauté internationale pour enquêter sur l'épidémie de pneunomathie dans la région de Canton. L'Etat a interdit aux médias chinois de diffuser des informations indépendantes sur l'étendue de la maladie dans le sud de la Chine.
Dans ce contexte, plusieurs journalistes expérimentés du Nanfang Zhoumo ont quitté la rédaction pour participer au lancement en mai prochain d'un nouveau journal à Shanghai, le Dongfang Zhaobao (Les Nouvelles matinales de l'Est).
Le Nanfang Zhoumo est depuis près de dix ans une référence dans la presse chinoise. Très populaire dans la classe intellectuelle pour ses enquêtes approfondies, l'hebdomadaire a régulièrement fait les frais de la censure. En mars 2002, la publication a été obligée de refaire sa une après la publication d'un article sur un scandale financier impliquant une ONG proche du gouvernement. En juin 2001, le directeur de la rédaction avait été écarté suite à des enquêtes sur la corruption et sur un tueur en série.
En mars dernier, l'hebdomadaire Ershiyi Shiji Huanqiu Baodao (Le Messager mondial du 21e siècle, également publié par le groupe Quotidien du Sud) a été interdit pour un mois après la publication d'une interview du vieux leader communiste réformateur, Li Rui. Les responsables de la rédaction, notamment le rédacteur en chef, ont été renvoyés, et les employés ont été obligés de suivre des "classes d'éducation politique".
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Updated on
20.01.2016