L'hebdomadaire français Jeune Afrique censuré pour un article sur la Kabylie
Organisation :
Reporters sans frontières dénonce l'interdiction de distribution dont a été victime l'hebdomadaire français Jeune Afrique en Algérie au cours de la première semaine du mois de mai.
“Plus nous approchons des échéances électorales présidentielles de 2009, plus il est à craindre de voir ce genre de mesures arbitraires se multiplier. L'Etat algérien doit garantir une information libre et plurielle à ses citoyens et non se poser en censeur”, a déclaré l'organisation.
Le numéro 2469, daté du 4 au 10 mai 2008, de l'hebdomadaire français Jeune Afrique n'a pas été distribué en Algérie. La direction du journal n'a reçu aucune explication des autorités. Toutefois, cette mesure de censure serait liée à la publication d'un article, intitulé “Kabylie, le grand malaise”, de Farid Alilat, dans lequel le journaliste décrit les problèmes économiques, sécuritaires et sociaux qui paralysent cette région dans l'est du pays.
Marwane Ben Yahmed, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, a expliqué à Reporters sans frontières que le distributeur FA presse n'avait pas obtenu d'autorisation de vente pour ce dernier numéro. “Nous avons décidé de publier cet article en accès libre sur notre site Internet pour que nos lecteurs algériens puissent y avoir accès”, a-t-il ajouté.
Jeune Afrique a déjà fait les frais de la censure d'Etat en Algérie. En mars 2007, un numéro, incluant une enquête sur l'homme d'affaires Rafik Abdelmoumen Khalifa, avait été interdit des kiosques. En février 2004, quelques semaines avant la tenue des élections présidentielles, le dossier “Pour qui votent les généraux” avait valu au journal une autre censure.
Publié le
Updated on
20.01.2016