Lettre ouverte au président Teodoro Obiang Nguema : "Il faut libérer le correspondant de l'AFP et de RFI"
Organisation :
Le 25 juin 2009, Reporters sans frontières a addressé une lettre au président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, pour lui demander la remise en liberté du correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) et de Radio France Internationale (RFI), Rodrigo Angue Nguema, incarcéré depuis le 17 juin 2009 à la prison de Black Beach, dans la capitale Malabo. Voici le texte de la lettre :
Teodoro Obiang Nguema,
Président de la République,
Malabo - Guinée équatoriale
Paris, le 25 juin 2009 Monsieur le Président, Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite vous exprimer sa très profonde inquiétude sur le sort du correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) et de Radio France Internationale (RFI) en Guinée équatoriale, Rodrigo Angue Nguema. Comme vous le savez, Rodrigo Angue Nguema avait transmis une information à l’AFP et sur RFI, en avril dernier, selon laquelle le directeur de la compagnie nationale aérienne Ceiba, Mamadou Jaye, avait fui le pays en détournant 3 500 millions de francs CFA (environ 5 millions d’euros). Cette information s’est révélée fausse et Rodrigo Angue Nguema l’a reconnu et a présenté ses excuses. Le directeur de Ceiba a néanmoins porté plainte contre le journaliste pour "diffamation" et demande le paiement, en dommages et intérêts, de cinq millions d’euros, soit la somme que Rodrigo Angue Nguema l’avait accusé d’avoir détournée. Le 17 juin, Rodrigo Angue Nguema a été incarcéré à la prison de Black Beach, sur ordre du juge d'instruction de Malabo, Agustin Chicampo. Depuis ce jour, il n'a reçu la visite de son épouse qu'à deux reprises. L'AFP et RFI ont déclaré avoir mis à la disposition du journaliste la somme de 20 millions de francs CFA (environ 30 000 euros) dont il doit s'acquitter pour pouvoir obtenir une libération conditionnelle. Pourtant, il nous revient que des blocages interviennent, l'empêchant d'effectuer ce paiement. Nous espérons évidemment qu'il ne s'agit pas d'une manoeuvre des autorités pour maintenir volontairement ce journaliste en prison. Nous rappelons que Rodrigo Angue Nguema n'a pas été jugé et qu'aucune date n'a encore été fixée pour son procès. Reporters sans frontières estime que l'incarcération de Rodrigo Angue Nguema est abusive, incompréhensible et injuste. Nous vous demandons par conséquent de faciliter, sans délai, sa remise en liberté. Je vous remercie de bien vouloir prendre en considération notre requête et je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération. Jean-François Julliard
Secrétaire général
Président de la République,
Malabo - Guinée équatoriale
Paris, le 25 juin 2009 Monsieur le Président, Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite vous exprimer sa très profonde inquiétude sur le sort du correspondant de l'Agence France-Presse (AFP) et de Radio France Internationale (RFI) en Guinée équatoriale, Rodrigo Angue Nguema. Comme vous le savez, Rodrigo Angue Nguema avait transmis une information à l’AFP et sur RFI, en avril dernier, selon laquelle le directeur de la compagnie nationale aérienne Ceiba, Mamadou Jaye, avait fui le pays en détournant 3 500 millions de francs CFA (environ 5 millions d’euros). Cette information s’est révélée fausse et Rodrigo Angue Nguema l’a reconnu et a présenté ses excuses. Le directeur de Ceiba a néanmoins porté plainte contre le journaliste pour "diffamation" et demande le paiement, en dommages et intérêts, de cinq millions d’euros, soit la somme que Rodrigo Angue Nguema l’avait accusé d’avoir détournée. Le 17 juin, Rodrigo Angue Nguema a été incarcéré à la prison de Black Beach, sur ordre du juge d'instruction de Malabo, Agustin Chicampo. Depuis ce jour, il n'a reçu la visite de son épouse qu'à deux reprises. L'AFP et RFI ont déclaré avoir mis à la disposition du journaliste la somme de 20 millions de francs CFA (environ 30 000 euros) dont il doit s'acquitter pour pouvoir obtenir une libération conditionnelle. Pourtant, il nous revient que des blocages interviennent, l'empêchant d'effectuer ce paiement. Nous espérons évidemment qu'il ne s'agit pas d'une manoeuvre des autorités pour maintenir volontairement ce journaliste en prison. Nous rappelons que Rodrigo Angue Nguema n'a pas été jugé et qu'aucune date n'a encore été fixée pour son procès. Reporters sans frontières estime que l'incarcération de Rodrigo Angue Nguema est abusive, incompréhensible et injuste. Nous vous demandons par conséquent de faciliter, sans délai, sa remise en liberté. Je vous remercie de bien vouloir prendre en considération notre requête et je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération. Jean-François Julliard
Secrétaire général
Publié le
Updated on
20.01.2016