Les quatre collaborateurs de RCN Radio et Radio Caracol libérés
Organisation :
Luis Eduardo Perdomo et José Rodríguez, respectivement chauffeur et technicien de la station RCN Radio, ainsi qu'Oscar González et Henry Pineda, respectivement technicien et chauffeur de Radio Caracol, ont été libérés dans la nuit du 11 au 12 juillet 2002, après quatre jours de détention. Les quatre hommes sont arrivés dans la nuit à Salento (ouest de Bogotá), après avoir marché pendant plus de six heures. Ils ont affirmé avoir été bien traités par leur ravisseurs, un groupe d'hommes armés non identifiés. Selon RCN Radio, il pourrait s'agir de membres des FARC. Ils ont gardé les véhicules et le matériel technique des deux équipes, suite au refus de RCN Radio et Radio Caracol de leur verser une somme d'argent en échange.
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10.07.2002 - Les paramilitaires intensifient leurs menaces contre les journalistes de Barrancabermeja
Anyela Muñoz Trujillo, propriétaire et directrice de l'hebdomadaire El Vocero, publié dans le port pétrolier de Barrancabermeja, a été menacée, le 9 juillet 2002, par deux hommes armés, membres présumés des AUC. Ces derniers ont menacé d'assassiner l'un des collaborateurs du journal si l'édition du lendemain était publiée et traitait de manière "sensationnaliste" des crimes commis à Barrancabermeja. L'hebdomadaire La Tarde aurait fait l'objet de menaces identiques. Par ailleurs, Janeth Ojeda, directrice de l'hebdomadaire La Noticia, aurait été suivie par une voiture sur plusieurs centaines de mètres, dans la nuit du 8 au 9 juillet. Les directeurs de La Tarde et El Vocero ont affirmé leur intention de publier leurs journaux malgré les menaces. Anyela Muñoz Trujillo a porté plainte auprès du "Défenseur du peuple" local (médiateur de la République) et auprès de la police, qui a déployé des gardes devant le siège de El Vocero. Anyela Muñoz Trujillo et Janeth Ojeda bénéficient d'une protection rapprochée.
Par ailleurs, plusieurs journalistes auraient rencontré le commandant "Richard", membre des AUC, dans les quartiers situés au nord-est de Barrancabermeja, dans l'après-midi du 9 juillet. Au cours de la réunion, le commandant aurait affirmé ne pas avoir connaissance des menaces proférées à l'encontre de Anyela Muñoz Trujillo. Selon lui, elles pourraient être le fait de la guérilla ou de délinquants de droit commun, version à laquelle Anyela Muñoz Trujillo ne croit pas. Le chef paramilitaire aurait, en revanche, confirmé les propos du commandant "Alex" au quotidien Vanguardia Liberal, et aurait déclaré que les AUC mettraient à exécution leurs menaces si les journaux ne traitaient pas l'information de "manière moins outrancière".
Selon l'édition en ligne de l'hebdomadaire El Espectador, les menaces répétées contre les journaux de Barrancabermeja auraient débuté le 22 décembre 2000, date à laquelle les AUC sont entrées pour la première fois dans les quartiers nord du port. Selon le journal, le jour même, plusieurs journalistes avaient été menacés et leur matériel avait été détruit, alors qu'ils couvraient l'entrée des paramilitaires dans la ville.
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9.07.2002 - Quatre collaborateurs des médias enlevés par la guérilla. Cinq journaux locaux menacés par les paramilitaires
Reporters sans frontières a exprimé sa préoccupation alors que cinq journaux locaux du département de Santander (nord-est du pays) ont fait l'objet de menaces de la part des paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), le 8 juillet 2002. "Il est temps que les groupes armés cessent de considérer les journalistes comme des cibles et le contrôle de l'information comme un enjeu", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation, dans une lettre adressée au chef des AUC, Carlos Castaño. Reporters sans frontières a demandé au ministre de l'Intérieur, Armando Estrada Viga, que tous les moyens soient mis en œuvre pour garantir la sécurité des journalistes. "Il est indispensable que les autorités prennent contact avec les rédactions concernées pour empêcher que de telles intimidations ne dégénèrent en assassinats", a ajouté Robert Ménard.
Par ailleurs Reporters sans frontières s'est inquiétée de l'enlèvement, par la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), de quatre collaborateurs des médias des stations de radio RCN Radio et Radio Caracol, le 8 juillet 2002. L'organisation a demandé aux FARC de libérer les quatre hommes et de s'engager à respecter l'article 3 des Conventions de Genève qui protège les "personnes ne participant pas directement au conflit". Depuis 1995, la guérilla aurait enlevé près d'une cinquantaine de journalistes, le plus souvent pour exiger la publication d'information en échange de leur libération.
Dans la guerre que se livrent les AUC, et les guérillas des FARC (marxiste) et de l'Armée de libération nationale (ELN - guévariste), les journalistes sont devenus une cible privilégiée. Pour Reporters sans frontières, Carlos Castaño (AUC), Manuel Marulanda (FARC) et Nicolas Rodriguez Bautista (ELN), font partie des trente-huit prédateurs les plus dangereux pour la liberté de la presse dans le monde. Avec une quarantaine de tués depuis 1991, la Colombie est le pays le plus dangereux du continent pour les professionnels de l'information.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, dans une interview, publiée dans le quotidien Vanguardia Liberal le 8 juillet 2002, le commandant "Alex", du Bloc central des AUC, a déclaré: "Ou (les journaux) arrêtent de jouer avec la douleur de la communauté, ou nous nous verrons dans la pénible nécessité d'exécuter quelqu'un pour qu'ils sachent quelle est la douleur des gens". Selon "Alex", les menaces ont pour origine le traitement "sensationnaliste" que les publications locales font de l'information dans le port pétrolier de Barrancabermeja, théâtre d'affrontements entre les AUC et la guérilla. Lors d'une conférence de presse, cinq journaux du département de Santander (nord-est du pays), parmi lesquels les hebdomadaires La Noticia, La Tarde, La Portada, El Vocero, et le quotidien Vanguardia Liberal, ont rejeté ces menaces, exigeant des autorités qu'elles garantissent leur sécurité et réaffirment leur droit d'informer.
Toujours selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Luis Eduardo Perdomo et José Rodríguez, respectivement chauffeur et technicien de la station de radio RCN Radio, ainsi qu'Oscar González et Henry Pineda, respectivement technicien et chauffeur de la station Radio Caracol, ont été enlevés par des membres présumés de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le 8 juillet 2002, alors qu'ils couvraient le tour cycliste de Colombie, dans le département de Tolima (centre du pays). Valdemar Campos, ingénieur de RCN, a affirmé que l'un des techniciens l'avait appelé depuis un téléphone portable pour l'informer du fait que les guérilleros les retenaient mais que ces derniers ne comptaient garder que le matériel et les véhicules. Le groupe a demandé une somme d'argent en échange du matériel. Contactées par Reporters sans frontières, les deux rédactions ont déclaré que les quatre hommes étaient toujours détenus. Dans un communiqué commun, RCN et Caracol ont demandé la libération de leurs collaborateurs, "au nom de la liberté d'expression et d'information" et "pour qu'ils continuent leur travail pour le sport colombien".
Publié le
Updated on
20.01.2016