Reporters sans frontières s'est associé aux actions menées par la Fédération des journalistes népalais en juillet 2002, pour dénoncer les violations de la liberté de la presse et notamment la mort en détention de Krishna Sen (photo).
La mobilisation amorcée par la Fédération des journalistes népalais a pris de l'ampleur avec la manifestation nationale organisée le 9 août. A Katmandou, plus de deux cent cinquante personnes, en majorité des journalistes, ont manifesté en silence dans les rues de la capitale. Les manifestants portaient des lanternes pour dénoncer l'aveuglement du gouvernement dans sa façon d'attaquer la presse. A Chitwan, au sud de Katmandou, vingt-deux journalistes ont été interpellés par la police alors qu'ils manifestaient. A Ithari, au sud-est de la capitale, ce sont seize journalistes qui ont été arrêtés à l'issue de la manifestation et d'un meeting. A Birganj, également au sud de Katmandou, les forces de sécurité ont empêché les journalistes de manifester. Les lanternes préparées par la FNJ ont été confisquées. A Ilam, cette fois dans l'est du pays, la manifestation a également été interdite.
Tous les journalistes interpellés ont été libérés après une garde à vue d'au moins deux heures.
La FNJ a prévu d'organiser dans les prochains jours une chaîne humaine dans les rues de Katmandou et une grève de la faim symbolique.
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"Reporters sans frontières soutient pleinement la mobilisation des journalistes népalais contre la politique de répression menée par le gouvernement vis-à-vis des médias. Aucune lutte antiterroriste ne saurait justifier les exactions croissantes contre les journalistes et la liberté de la presse, commises dans le pays depuis l'instauration de l'état d'urgence, le 26 novembre 2001", a déclaré Robert Ménard, le secrétaire général de l'organisation.
Alors que le gouvernement népalais restait sourd à ses appels et aux protestations de diverses organisations de défense des droits de l'homme, la Federation of Nepalese Journalists (FNJ-Fédération des journalistes népalais) a annoncé l'instauration d'un mouvement de protestation de quinze jours à compter du jeudi 4 juillet 2002. Elle a également adressé un mémorandum au Premier ministre, Sher Bahadur Deuba, qui exige la création d'une commission d'enquête sur les journalistes tués ou torturés en prison, la libération des journalistes encore détenus et la levée de toute censure sur la presse.
Le document appelle aussi le gouvernement à éclaicir le cas de Krishna Sen. Le rédacteur en chef de la revue pro-maoïste Janadisha avait été arrêté le 20 mai 2002 et sa mort sous la torture avait été annoncée par l'hebdomadaire népali Jana Astha, et confirmée par Reporters sans frontières. Les autorités, après avoir soutenu que Krishna Sen était encore en vie, ont publié un communiqué, le 4 juillet, affirmant qu'elles étaient à sa recherche et qu'elles informeraient la presse dès qu'il serait arrêté. " Cette dernière déclaration est aussi révoltante que ridicule" avait pour sa part estimé Robert Ménard.
Par ailleurs, Reporters sans frontières a demandé à rencontrer l'ambassadeur du Népal à Paris, Indra Bahadur Singh pour obtenir de véritables réponses sur la situation des journalistes emprisonnés et plus particulièrement sur le sort de Krishna Sen.