Alors que les relations diplomatiques entre Minsk et Varsovie sont particulièrement crispées, quatorze journalistes proches de la minorité polonaise ont été arrêtés en quarante-huit heures au Bélarus. « Nous demandons au Président Alexandre Loukachenko de prendre toutes les mesures nécessaires afin de faire libérer dans les plus brefs délais les journalistes encore emprisonnés lors de cette vague d'arrestations », a déclaré Reporters sans frontières.
Adam Tuchlinski, photographe polonais de l'hebdomadaire Przekroj, a été interpellé par les autorités bélarusses, samedi 6 août 2005 à Grodno (ouest du pays), alors qu'il s'apprêtait à prendre un train pour rentrer en Pologne.
Le journaliste a été conduit au poste de police, où il est resté plusieurs heures en garde à vue.
Selon les autorités, Adam Tuchlinski, titulaire d'un visa de tourisme, ne disposait pas des accréditations nécessaires pour travailler au Bélarus.
Il est désormais interdit de séjour pendant cinq ans.
Adam Tuchlinski a été relâché quelques heures plus tard et a pu regagner la Pologne.
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4 août 2005 Le journaliste Andrzej Pisalnik condamné à dix jours de prison
Reporters sans frontières dénonce le verdict du tribunal de Lida (ouest du pays), qui a condamné le 4 août 2005 Andrzej Pisalnik, rédacteur en chef de l'hebdomadaire bélarus en langue polonaise Glos znad Niemna et collaborateur du principal quotidien polonais Rzeczpospolita, à dix jours de prison.
Le journaliste était jugé pour « participation à une manifestation illégale à Chtchoutchine le 3 juillet et désobéissance civile ».
Andrzej Pisalnik est le deuxième journaliste de la minorité d'origine polonaise à écoper d'une peine de prison pour le même motif. Le 27 juillet 2005, Andrei Pochobut, rédacteur en chef de la revue polonaise Magazyn Polski, avait été condamné par le tribunal de Lida à 15 jours d'emprisonnement.
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2 août 2005 Nouvelle arrestation d'un journaliste de la communauté polonaise
Andrzej Pisalnik, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Glos znad Niemna, qui s'adresse à la minorité polonaise au Belarus, a été arrêté par la police le 1er août 2005. Selon le témoignage de Waclaw Radziwinowicz, journaliste de Gazeta Wyborcza (principal quotidien polonais) qui était en communication téléphonique avec Andrzej Pisalnik au moment même de son arrestation, son confrère a été conduit dans une voiture banalisée vers un bâtiment du ministère de l'Intérieur à Chtchoutchine (ouest du pays). Le 2 août, le juge de Lida a annoncé qu'il accordait à Andrzej Pisalnik, accusé d'avoir participé à une manifestation illégale le 3 juillet, une liberté conditionnelle de deux jours pour trouver un avocat et acheter des médicaments pour son enfant malade. Pour des raisons inconnues, le journaliste n'a toujours pas été libéré. Depuis le commissariat de Chtchoutchine, Andrzej Pisalnik a crié aux journalistes polonais présents devant le bâtiment qu'il avait été arrêté illégalement. Il a affirmé avoir entamé une grève de la faim pour obtenir un rendez-vous avec le procureur.
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29 juillet 2005 Brutale vague d'arrestations sur fond de tensions avec la Pologne
Arrêté le 26 juillet, Andrei Pochobut, rédacteur en chef de la revue polonaise Magazyn Polski, a été condamné le 27 juillet par le tribunal de Lida à 15 jours de prison pour « participation à une manifestation illégale à Chtchoutchine le 3 juillet et désobéissance civile». Par ailleurs, trois journalistes polonais, venus couvrir ce procès, ont été interpellés par la police le même jour. Dix journalistes bélarusses et polonais qui se trouvaient au siège de l'Union des Polonais du Bélarus à Grodno, ont été interpellés le 27 juillet, à 22 heures, par les forces spéciales, avant d'être relâchés deux heures plus tard. Au total, 14 journalistes ont été interpellés en 48 heures.
« Nous demandons aux autorités de mettre fin au harcèlement des journalistes de la minorité polonaise au Bélarus. Ils n'ont pas à faire les frais des tensions actuelles avec la Pologne. Nous redoutons que la condamnation d'Andrei Pochobut soit un avertissement à l'encontre d'un journaliste engagé dans la défense de la minorité polonaise. Nous demandons au Président Alexandre Loukachenko de prendre toutes les mesures nécessaires afin de faire libérer dans les plus brefs délais les journalistes encore emprisonnés lors de cette vague d'arrestations », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 26 juillet 2005, vers 21h, le journaliste Andrei Pochobut, ainsi que deux membres de l'Union des Polonais du Bélarus, Josef Pazhetski et Mieczyslau Jaskiewicz, ont été interpellés par la police de Chtchoutchine (ouest du pays), alors qu'ils circulaient en voiture. Ils ont été conduits au commissariat pour un interrogatoire, puis jugés le lendemain par le tribunal de Lida. Ils ont été accusés de « participation à une manifestation illégale à Chtchoutchine le 3 juillet et désobéissance civile.» Ils avaient notamment protesté contre la mise sous tutelle de l'Union des Polonais du Bélarus par les autorités.
Josef Pazhetski et Mieczyslau Jaskiewicz ont écopé de 10 jours de prison, tandis que Andrei Pochobut a été condamné à 15 jours. Début juillet, le journaliste avait déjà reçu une condamnation, sous forme d'amende, pour avoir participé à une action de protestation contre l'édition illégale de faux exemplaires du journal polonais Glos Znad Niemna .
Par ailleurs, le 27 juillet 2005, Waclaw Radziwinowicz et Robert Kowalewski, journalistes polonais de Gazeta Wyborcza (le plus grand quotidien en Pologne), ont été brièvement arrêtés par une patrouille de police, alors qu'ils se rendaient à Lida, au procès des trois militants de l'Union des Polonais. Le même jour, Agnieszka Romaszewska, journaliste de la chaîne de télévision polonaise TVP1, a également été arrêtée à son arrivée à Chtchoutchine sous le prétexte qu'elle ne possédait pas d'accréditation du ministère des Affaires étrangères bélarusse.
En outre, le 27 à 22 heures, les forces spéciales ont pris le contrôle du siège de l'Union des Polonais du Bélarus à Grodno. Dix journalistes bélarusses et polonais, présents sur les lieux et travaillant pour Gazeta Wyborcza, Associated Press, Glos Znad Niemna, Nasha Niva, Pressbol et le site www.pahonia.promedia.by, ont été emmenés au commissariat, avant d'être libérés deux heures plus tard. Aucune charge n'a été retenue contre eux.
Ces incidents s'inscrivent dans un climat diplomatique particulièrement tendu entre Minsk et Varsovie. Le président bélarusse accuse en effet les Etats-Unis de préparer une révolution au Bélarus, avec l'aide de la Pologne, de la Lituanie et de l'Ukraine. Trois diplomates polonais ont été expulsés de Minsk. Varsovie à également renvoyé trois diplomates bélarusses. Le 28 juillet, Varsovie a rappelé son ambassadeur au bélarusse et demandé l'aide de l'Union européenne.