Les employés de Noticias expulsés de leurs locaux
Reporters sans frontières condamne fermement le harcèlement à l'encontre du quotidien Noticias de Oaxaca (Sud), dont 31 journalistes sont retenus dans leur rédaction par des soi-disant grévistes depuis le 17 juin. Reporters sans frontières rappelle à l'ordre le gouverneur de l'Etat de Oaxaca, désigné comme complice de ces procédés.
Le 1er juillet, une trentaine de membres de la CROC (Confédération révolutionnaire ouvrière et paysanne) et des policiers en civil, ont volé près de 200 exemplaires de Noticias à des vendeurs de journaux aux carrefours de grandes avenues de la ville. Emmanuel Reyes José, l'un des vendeurs, a refusé de se laisser faire et a été arrêté par des agents de la police municipale sous prétexte qu'il vendait des magazines pornographiques. Il a été relâché faute de preuves. _________________________________________________________ 30.06.05 - Noticias : le pouvoir local confisque des exemplaires du journal
Tout en maintenant le siège des locaux de Noticias par des soi-disant « grévistes » pour entraver la publication du journal, le pouvoir local est passé à la seconde étape. Le 29 juin 2005, la police a confisqué 10 000 exemplaires du quotidien de Oaxaca, au prix de multiples bagarres avec des vendeurs de journaux et des journalistes qui tentaient de s'y opposer. 31 journalistes sont toujours retenus dans leurs bureaux depuis le 17 juin. _________________________________________________________ 28.06.05 - 31 journalistes retenus dans leur rédaction depuis onze jours par des sbires du pouvoir local
Reporters sans frontières proteste contre l'occupation des locaux du quotidien Noticias de Oaxaca (Sud), depuis le 17 juin 2005, par un groupe de grévistes. 31 journalistes sont retenus dans leur bureaux. « La grève qui paralyse le quotidien Noticias depuis onze jours est le fait d'individus extérieurs au journal et n'est qu'un moyen utilisé par le pouvoir local pour le réduire au silence. Les « grévistes » doivent sans délai quitter les lieux et permettre à la rédaction de Noticias de reprendre normalement ses activités. Si le gouvernement d'Oaxaca ne se conforme pas aux recommandations de la Commission nationale des droits de l'homme dans cette affaire, nous réclamerons l'intervention du gouvernement fédéral », a averti Reporters sans frontières dans une lettre adressée au gouverneur de l'Etat de Oaxaca, Ulises Ruíz Ortiz. Le 17 juin, un groupe de grévistes se réclamant de la Confédération révolutionnaire ouvrière et paysanne (CROC), un mouvement affilié au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, au pouvoir dans l'Etat), a fait irruption dans les locaux du quotidien régional Noticias à Oaxaca. Devant le refus de la rédaction de s'associer à cette « grève », les assaillants ont décidé d'occuper les lieux et de retenir les 31 journalistes présents. Le 19 juin, un autre groupe de la CROC, incluant des policiers locaux, a intercepté, à Tuxtepec (Etat de Oaxaca), une camionnette de livraison du journal en partance pour la capitale de l'Etat. Les militants ont menacé le chauffeur, lui ont volé les clés du véhicule, ont dérobé plusieurs milliers d'exemplaires du journal et les ont envoyés à la délégation du ministère de la Justice de l'Etat. Le 20 juin, les occupants des locaux de Noticias ont coupé le courant et les lignes téléphoniques de la rédaction. La Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) a aussitôt condamné ces faits et demandé à Ulises Ruíz Ortiz de saisir les autorités judiciaires de l'Etat, afin que les journalistes de Noticias puissent disposer à nouveau de leur lieu de travail et que la rédaction soit indemnisée pour les dommages subis. En réponse, David Aguilar, député du PRI et dirigeant de la CROC, a fait savoir qu'il accepterait de dialoguer avec la direction de Noticias si le journal cessait de paraître et si les 31 journalistes évacuaient les lieux ! Très critique à l'égard des autorités politiques de l'Etat de Oaxaca, Noticias avait déjà subi des occupations musclées, les 28 novembre et 1er décembre 2004. Le 28 novembre, des individus armés et cagoulés s'étaient introduits dans les ateliers d'impression, causant la mort d'un jeune homme de dix-neuf ans.