Le 18 juillet 2003, A1+ et Noyan Tapan, les deux principales chaînes de télévision indépendantes du pays, se sont vu une nouvelle fois refuser l'attribution d'une licence d'émission par la commission nationale de l'audiovisuel. Les deux chaînes généralistes ne peuvent plus émettre depuis le 2 avril 2002, date à laquelle la commission n'avait pas renouvelé leurs licences.
Le 18 juillet 2003, A1+ et Noyan Tapan, les deux principales chaînes de télévision indépendantes du pays, se sont vu une nouvelle fois refuser l'attribution d'une licence d'émission par la commission nationale de l'audiovisuel. Les deux chaînes généralistes, qui proposent une alternative objective aux programmes des chaînes progouvernementales ou publiques, ne peuvent plus émettre depuis le 2 avril 2002, date à laquelle la commission n'avait pas renouvelé leurs licences.
"C'est la troisième fois en un an et demi qu'une licence est refusée à A1+. L'absence durable de cette chaîne et de Noyan Tapan dans le paysage audiovisuel arménien est de plus en plus inquiétante pour le pluralisme de l'information. Etant donné que les neuf membres de la commission chargée d'attribuer les licences ont tous été nommés par l'actuel président de la République, nous sommes en droit de nous poser de sérieuses questions quant à son indépendance", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation a demandé au président de la commission nationale de l'audiovisuel, Grigor Amalian, de bien vouloir préciser sur quelles bases légales se sont appuyés les membres de la commission pour rejeter la candidature de A1+ et de Noyan Tapan et plus généralement d'assurer le processus de d'attribution des fréquences dans une plus grande transparence. Elle appelle d'autre part les législateurs à réfléchir aux moyens de faire de la commission un organe réellement indépendant.
Le 18 juillet 2003, la commission de l'audiovisuel, qui avait organisé un concours d'attribution de trois fréquences d'émission pour Erevan et sa région, a estimé que les projets des chaînes A1+ et Noyan Tapan n'étaient pas suffisamment bons. Ce concours, comme celui du 11 juin 2003, aurait pu permettre aux deux chaînes d'émettre à nouveau pour sept ans.
Le 2 avril 2002, le retrait de licences des deux chaînes un an avant les élections présidentielle et législatives avait suscité de vives réactions de la part de la population et de la communauté internationale : plusieurs manifestations avaient été organisées, demandant la démission du Président, et les Etats-Unis avaient officiellement exprimé leur inquiétude pour l'avenir des médias indépendants du pays. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait demandé que l'attribution des fréquences ne soit retardée sous aucun prétexte et que toutes les compagnies de télévision soient opérationnelles avant l'élection de 2003. Le 3 mai 2002, Journée internationale de la liberté de la presse, le président Robert Kotcharian avait été nommé "ennemi de la liberté de la presse" par le National Press Club d'Erevan.