Les contrôles abusifs à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv violent la liberté de la presse
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"Les contrôles de sécurité à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv s'apparentent à un harcèlement des journalistes et transgressent le principe de confidentialité des sources", a protesté Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières dans une lettre adressée le 11 septembre 2002 aux autorités israéliennes. "Nous exigeons que les autorités israéliennes ouvrent une enquête sur la confiscation puis la disparition de l'ordinateur professionnel de Thierry Oberlé, journaliste au quotidien français Le Figaro, et que ces mesures de sécurité, par ailleurs nécessaires, soient aménagées de façon à respecter le travail des journalistes", a-t-il ajouté.
Le 14 août 2002, Thierry Oberlé, journaliste du service étranger au journal Le Figaro, est sur le point de quitter Israël après un déplacement professionnel dans le pays et dans les Territoires occupés. Lors de la fouille et de l'interrogatoire précédant son embarquement, dans la nuit, à l'aéroport de Tel-Aviv, des agents de sécurité ont confisqué son ordinateur portable. Cet ordinateur, qui est la propriété du journal Le Figaro et contient les documents de travail collectés lors de la mission du journaliste sur place, n'a toujours pas été restitué. Dans une lettre envoyée le 28 août 2002 au Bureau gouvernemental de l'information israélien, Le Figaro a protesté contre les méthodes et l'attitude des agents de sécurité de l'aéroport, et s'est plaint de la disparition de son bien.
En effet, suite aux vives protestations du journaliste, le responsable de la sécurité a été appelé et a lui-même déclaré que l'ordinateur était confisqué afin de "vérifier le disque dur". Comme c'est l'habitude, la sécurité de l'aéroport a refusé de remettre au journaliste un reçu en échange de son ordinateur portable. Seul un ticket "bagage séparé" de la compagnie aérienne lui a été remis. Aujourd'hui, il est impossible de savoir qui a "égaré" cet ordinateur.
Reporters sans frontières demande que les journalistes étrangers quittant Israël ne soient plus soumis, comme c'est le cas à l'heure actuelle, à des méthodes d'intimidation et des pratiques de fouille qui violent la confidentialité des sources. L'organisation demande une plus grande transparence lors des contrôles de sécurité et la prise en compte immédiate des recommandations suivantes :
- Lors de l'interrogatoire, les journalistes doivent être informés de leurs droits (le droit à l'assistance d'un traducteur par exemple, le droit de refuser de répondre à des questions d'ordre privé) ;
- Les contrôles de sécurité ne peuvent, en aucun cas, servir de prétexte pour surveiller le travail des journalistes ou obtenir d'eux des informations au bénéfice des autorités israéliennes ;
- Une fois vérifié que le matériel électronique ne présente aucun danger, ordinateur ou appareil photographique, qui sont des outils de travail des journalistes, ne peuvent être confisqués ;
- En cas d'abus, les journalistes doivent pouvoir se plaindre en temps réel auprès d'une autorité autre que la sécurité de l'aéroport.
Publié le
Updated on
20.01.2016