Le reporter bangladais Borhan Muzakkir tué par balle lors d’un affrontement entre militants politiques
Au Bangladesh, le journaliste Borhan Muzakkir a trouvé la mort alors qu’il couvrait des affrontements entre deux factions rivales de la ligue Awami, le parti au pouvoir. Reporters sans frontières (RSF) demande l’ouverture d’une enquête indépendante afin d’identifier les responsables de cet homicide devant la justice et interpelle les cadres du parti pour qu’ils fassent respecter le travail de la presse.
La balle qu’il a reçue dans le cou lui a été fatale. Le reporter Borhan Uddin Muzakkir, qui travaillait pour le quotidien Bangla Samachar et pour le site bartabazar.com, a succombé à ses blessures, le samedi 20 février. La veille au soir, il avait été touché alors qu’il couvrait des affrontements entre deux factions adverses du parti au pouvoir au Bangladesh, la ligue Awami, dans le canton de Companiganj, sur la côte du golfe du Bengale, à 200 km au sud-est de Dacca, la capitale.
“Il est proprement inacceptable que Borhan Muzakkir ait ainsi été la victime collatérale des confrontations politiques internes à la ligue Awami, regrette le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. Nous appelons la police de Companiganj à tout mettre en œuvre pour retrouver le ou les auteurs de cet homicide et de les traduire devant la justice. Nous interpellons également le secrétaire général de la ligue Awami, Obaidul Quader, pour que les militants de son parti respecte le travail des journalistes durant leurs rassemblements.”
Il y a un an, lors des élections municipales à Dacca, le 1er février 2020, au moins dix journalistes ont été violemment pris à partie par des membres de la ligue Awami. Deux d’entre eux, Mostafizur Rahman Suman et Zisad Ikbal, avaient été grièvement blessés et dû être transférés à l'hôpital.
Le Bangladesh se classe à la 151e position sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2020 établi par RSF.