Alors que deux journalistes purgent déjà des peines de travaux forcés, Viktor Ivaskevich, rédacteur en chef du journal indépendant Rabochy, risque cinq ans de prison pour "insulte au Président". Reporters sans frontières demande l'abolition des articles de loi qui permettent de tels abus.
Le procès de Viktor Ivaskevich, rédacteur en chef du journal indépendant Rabochy, s'ouvrira le 11 septembre 2002 à la cour Pervomaisky de Minsk. Il est poursuivi pour "calomnie contre le président de la République". Reporters sans frontières exprime ses craintes de voir le journaliste condamné à une peine de prison ferme.
"Depuis quelques jours, deux journalistes purgent des peines de travaux forcés, simplement pour avoir exercé leur métier. Il est impensable que le rédacteur en chef de Rabochy soit le prochain sur la liste à subir un tel traitement. Les lois sur la presse qui permettent ces abus doivent être définitivement abolies", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Nous réitérons notre demande au Conseil de l'Europe de poser des conditions précises à un rapprochement avec la Biélorussie en matière de liberté de l'information, en particulier concernant les peines de prison ferme prévues par les lois sur la diffamation", a ajouté Robert Ménard.
Viktor Ivaskevich risque cinq ans de prison en vertu de l'article 367/2 du code pénal, pour un article paru dans une édition "spéciale élections" pendant l'été 2001, intitulé "La place d'un voleur est en prison" qui faisait référence au président Loukachenko.
Reporters sans frontières s'associe à la campagne du BAJ (Belarussian association of journalists) pour l'abolition des articles 367, 368 et 369 du code pénal qui menacent la liberté de la presse en Biélorussie. Ces articles, qui prévoient une peine de cinq ans de prison pour "insulte et calomnie envers le président", ont permis aux autorités de condamner Nikolaï Markevitch et Pavel Majeïko, respectivement rédacteur en chef et journaliste du journal d'opposition Pagonya à des peines d'un an et un an et demi de travaux forcés, qu'ils purgent depuis le début du mois de septembre.