Le correspondant de Radio Free Afghanistan contraint de fuir Herat
Organisation :
Le 7 avril, Ahmad Behzad, correspondent de Radio Free Afghanistan, a été obligé de fuir la ville d'Herat suite à des menaces verbales du gouverneur Ismael Khan. Trois jours auparavant, le chef de guerre avait déclaré, lors d'une réunion du Conseil islamique pour la solidarité des peuples d'Afghanistan, que les journalistes des radios internationales tentaient de déstabiliser le pays et que l'argent qu'ils recevaient pour "travailler par les médias occidentaux devrait servir à payer les linceuls à leurs enterrements." Ces propos étaient alarmants pour la sécurité du journaliste de Radio Free Afghanistan.
Par ailleurs, Abdol Hadi Ghaffari, journaliste du service en dari de la radio iranienne Iran Broadcasting (IRIB), a été licencié par sa hiérarchie pour avoir participé au mouvement de grève des journalistes d'Herat. Le reporter avait déclaré à un journal de Kaboul qu'il faisait grève en "solidarité avec ses collègues journalistes" d'Herat.
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31.03.2003
L'agence de presse officielle Bakhtar a publié une interview d'Ismael Khan dans laquelle il a affiché son souhait de voir revenir à Herat les journalistes partis à Kaboul protester contre l'expulsion d'un de leurs confrères. Le gouverneur a déclaré : "Herat est la maison de tous les Afghans (…) Cet incident est un malentendu." Les journalistes auraient décidé de rentrer à Herat le 2 avril.
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27.03.2003
Un journaliste de Radio Free Afghanistan expulsé d'Herat après avoir été agressé
Le journaliste Ahmed Shah Behzad, correspondant de la station Radio Free Afghanistan, a été expulsé, le 24 mars 2003, de la province d'Herat (nord-ouest du pays) par le gouverneur et chef de guerre Ismael Khan, quelques jours après avoir été agressé par les forces de sécurité de la ville. La majorité des journalistes de la ville se sont mis en grève pour protester contre les attaques répétées envers la liberté de la presse dans la province.
Reporters sans frontières est très préoccupée par la vague de répression qui vise à museler la presse indépendante dans la région d'Herat. L'organisation demande au gouverneur de la province d'Herat, Ismael Khan, de faire cesser les abus de pouvoir et les violences à l'égard des journalistes. Reporters sans frontières souhaite que le correspondant de Radio Free Afghanistan puisse regagner la ville dans les meilleurs délais. "Il est regrettable de voir Herat soumise à des restrictions de la liberté d'expression, similaires à celles en vigueur à l'époque du régime taliban", a déploré l'organisation dans une lettre adressée à Ismael Khan.
Le 24 mars, Ahmed Shah Behzad, correspondant de Radio Free Afghanistan (branche de la station internationale Radio Free Europe, financée par le gouvernement nord-américain), a reçu l'ordre de quitter la province d'Herat dans les vingt-quatre heures. Il est interdit de séjour dans la province. Suite à cette annonce faite par Nasim Alawi, le chef local de la sécurité publique, une dizaine de correspondants de radios internationales se sont mis en grève, en signe de protestation. Ces journalistes d'Herat, parmi lesquels Massod Hasanzada de Voice of America et Mohammad Qazizada de la BBC, ont également décidé de se rendre à Kaboul pour informer les autorités du gouvernement central du harcèlement dont ils sont l'objet. Plusieurs publications locales, dont l'hebdomadaire Takasus et le mensuel Shugufa, se sont également jointes au mouvement. Ils ont demandé par lettre au président Hamid Karzai d'intervenir en faveur de l'établissement de la liberté de la presse dans leur ville.
Avant d'être expulsé, Ahmed Shah Behzad, natif d'Herat, avait été agressé, le 19 mars, alors qu'il couvrait la cérémonie d'inauguration du bureau de la Commission afghane indépendante des droits de l'homme à Herat. Ismail Khan, qui n'appréciait pas les questions posées par le journaliste aux officiels présents, notamment le ministre afghan de l'Intérieur Ali Ahmad Jalali, a agressé verbalement le journaliste et ordonné qu'il soit expulsé des locaux. Une fois dehors, Ahmed Shah Behzad a été frappé au visage par le chef de la sécurité, M. Alawi, puis battu par des hommes de main d'Ismael Khan. Il a ensuite été emmené à un poste de police pour un interrogatoire avant d'être relâché six heures plus tard suite à l'intervention du ministre Ali Ahmad Jalali (ancien directeur du service pachtou de Voice of America).
Deux jours plus tard, Ismail Khan condamnait la couverture journalistique de la situation des droits de l'homme à Herat, comparant les journalistes de la province à ceux qui soutenaient autrefois les Soviétiques et les prévenant qu'ils "pourraient finir de la même façon".
Au cours de ces derniers mois, les pressions à l'égard des médias se sont multipliées à Herat. En février, les autorités ont fermé l'imprimerie privée Mutbai Aslami, rendant ainsi impossible la parution de plusieurs publications indépendantes. Le 1er mars, les autorités ont interdit, par décret religieux, la diffusion dans les lieux publics des chaînes de télévision par satellite et des films étrangers, susceptibles d'"entraîner la corruption et de faire l'apologie des interdits". La vente et la publicité de films étrangers et de posters s'y rapportant ont également été interdites.
Dans un rapport intitulé "Un an après la chute des taliban, où en est la liberté de la presse ?", publié en novembre 2002, Reporters sans frontières écrivait : "La situation de la liberté de la presse dans certaines provinces, notamment celle d'Herat, est inquiétante. Les gouverneurs et les chefs de guerre contrôlent la quasi-totalité des médias et tentent de museler, parfois par la force, les journalistes qui critiquent leur pouvoir. Cette situation échappe assez largement au gouvernement central de Kaboul et aux Nations unies qui n'ont que très rarement dénoncé ces abus."
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Updated on
20.01.2016