"L'attitude de certains médias lors du coup d'État a jeté le discrédit sur l'ensemble de la profession"


Geovanny Domínguez, directeur de la rédaction du quotidien Diario Tiempo à Tegucigalpa, a accordé un entretien à Reporters sans frontières au cours d’une mission effectuée au Honduras du 1er au 7 novembre 2009, rassemblant au total sept organisations internationales de défense de la liberté de la presse. Cette initiative commune donnera lieu à la publication d’un rapport, le 23 novembre prochain. Fondé en 1970 et tirant actuellement à 70 000 exemplaires, Diario Tiempo appartient à l’entrepreneur et homme politique Jaime Rosenthal Oliva, issu du Parti libéral et proche de Manuel Zelaya, le président élu renversé lors du coup d’État du 28 juin dernier. Des quatre quotidiens nationaux du pays, il est le seul à avoir maintenu une ligne éditoriale d’opposition au putsch tout en proposant une couverture large de l’événement, donnant la parole aux deux camps. Geovanny Domínguez revient sur la polarisation médiatique qu’a générée le coup d’État, avec pour conséquence la détérioration de l’image de toute une profession compromettant elle aussi la sécurité des journalistes. “Une telle situation risque encore de s’aggraver à l’approche des élections du 29 novembre, organisées par le gouvernement de facto pour faire oublier le coup d’État et débloquer la crise. La controverse logique entourant ce scrutin rejaillira immanquablement dans et sur les médias, quitte à exposer un peu plus les journalistes à des représailles ciblées”, a déclaré Reporters sans frontières La mission internationale des défenseurs de la liberté de la presse a eu lieu la première semaine de novembre, au terme de laquelle l’accord de sortie de crise dit “San José-Tegucigalpa” a échoué. Etaient présents les représentants de : l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (Amarc), FreeVoice, International Media Support (IMS), Association mondiale des journaux (AMJ), Fédération internationale des journalistes (FIJ), Article 19 et Reporters sans frontières. Les images de manifestations ici présentées ont été tournées par Reporters sans frontières le 5 novembre, après l’ajournement du rétablissement annoncé de Manuel Zelaya dans ses fonctions, et la formation d’un “gouvernement d’unité et de réconciliation nationale”, en réalité composé de personnalités putschistes et emmené par le président de facto Roberto Micheletti.
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Updated on 20.01.2016