Lancement du projet Forbidden Stories

Reporters sans frontières (RSF) et Freedom Voices Network ont lancé le 31 octobre 2017 un projet destiné à sécuriser les données des journalistes menacés et poursuivre leurs enquêtes en cas d’homicide ou d’arrestation, "Forbidden Stories".

Grâce au travail de l'ensemble des équipes, "Forbidden Stories" a connu un lancement remarquable, salué dans l'ensemble du monde. La mobilisation des journalistes d'investigation en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes est essentielle.
Après avoir "incubé" le projet, RSF laisse la pleine gestion du projet à l'association Freedom Voices Network. Freedom Voices Network remercie l'ensemble de l'équipe de RSF pour son travail efficace et sa mobilisation, tandis que RSF souhaite pleine réussite à cette initiative originale qu'elle continuera à soutenir.

« Poursuivre et publier le travail des journalistes menacés, tués ou emprisonnés dans le monde »

« Forbidden Stories a pour mission de publier et poursuivre le travail que d’autres journalistes ne peuvent plus mener parce qu’ils ont été menacés, emprisonnés, ou assassinés. Notre but : garder en vie leurs histoires et s’assurer qu’un maximum de personnes aient accès à une information indépendante sur des sujets aussi importants que l’environnement, la santé, les droits de l’homme ou la corruption ».

Laurent Richard, fondateur de Freedom Voices Network.


« Forbidden Stories met le journalisme d’investigation au cœur du combat pour la liberté de la presse et la protection des journalistes. Utiliser le journalisme pour défendre le journalisme et garantir ainsi l’accès à l’information libre et indépendante, tel est l’objectif de cette initiative innovante. Au-delà, Forbidden Stories est un signal fort que nous adressons aux prédateurs de la liberté de l’information du monde entier ».


Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF)


Lutter contre
la censure en poursuivant les enquêtes « interdites »

Tous les journalistes se sentant menacés pourront protéger des informations sensibles et mettre à l’abri leur enquête en cours via des moyens de communication chiffrés. Leur histoire sera conservée en sécurité et ne sera jamais publiée sans leur accord.

S’il leur arrive quelque chose, suivant leurs instructions, Forbidden Stories sera en mesure de terminer leurs enquêtes, et de les publier largement, grâce à un réseau collaboratif de médias engagés dans la défense de la liberté de l’information.

Forbidden Stories assure la survie des histoires, par-delà les frontières, par-delà les gouvernements, par-delà la censure.


Nouvelle plateforme d’information pour le grand public

Chaque année, Forbidden Stories réalisera une à deux enquêtes collaboratives au long-cours avec un réseau de médias partenaires internationaux (TV, journaux papier, radios, site web). Ces investigations seront publiées au même moment à travers le monde.

D’autre part, Forbidden Stories publiera régulièrement sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) des courtes vidéo-textes en plusieurs langues, afin de rendre l’information accessible au plus grand nombre de personnes, quels que soient leur langue et leur pays.


Les premières publications

11 journalistes ont été assassinés au Mexique en 2017. C'est plus qu'en Syrie ou en Irak.

Forbidden Stories s'est intéressé au travail de 3 d'entre eux : Cecilio Pineda, Miroslava Breach, et Javier Valdez. 3 journalistes mexicains qui ont été tués car ils enquêtaient sur les cartels de drogue.

Sous forme de courte vidéo-textes destinées aux réseaux, Forbidden Stories met en lumière les sujets sensibles et dérangeants sur lesquels travaillaient ces journalistes juste avant de mourir. Ces 3 formats courts ont été traduits en 9 langues afin de tenter d'informer le maximum de personnes et de donner le plus d'écho possible à ces "forbidden stories".


La corruption locale, c’est l’arme ultime des cartels mexicains. Celle qui leur permet d’agir en toute impunité, au détriment de la population. De pratiquer des séquestrations, de terroriser les habitants au point qu’ils quittent leur lieu de vie. Dans une vidéo Facebook, Cecilio Pineda a dénoncé l’étrange amitié qui lie le chef d’un groupe criminel à un député local. Il est mort assassiné le 2 mars 2017, deux heures après avoir publié ces informations.


Dans l’État de Chihuahua, les cartels de la drogue tentent par tous les moyens d’ancrer leur contrôle sur leur territoire. Certains tentent même de placer leurs hommes à la tête de villes de la région. Miroslava Breach avait publié les prénoms et noms de famille de plusieurs candidats aux municipales soutenus en sous-main par les narcotrafiquants. Elle est morte assassinée le 23 mars 2017. En réaction, le journal pour lequel elle travaillait a fermé.


Le cartel de Sinaloa est l'un des cartels de la drogue les plus puissants au monde. Depuis l’arrestation de son chef historique Joaquín « El Chapo » Guzmán, une sanglante guerre interne fait rage pour sa succession. Javier Valdez a interviewé un prétendant à la tête du cartel : Damaso « El Licenciado » Lopez. Des hommes de main ont tout fait pour tenter d'empêcher sa publication. Javier Valdez est mort assassiné, quelques semaines plus tard, le 15 mai 2017.



D'après le Baromètre RSF 2017 :

42 journalistes, 5 journalistes non professionnels et 8 collaborateurs de médias ont été tués en 2017.

A ce jour, 183 journalistes, 169 journalistes non professionnels et 13 collaborateurs de médias sont emprisonnés.

En 10 ans, plus de 700 journalistes sont morts dans l’exercice de leur fonction.


Sur Twitter : @FbdnStories #ForbiddenStories

Lancement du site Internet de Forbidden Stories le 31/10/2017 à 19h00 (Paris)



Contacts presse France :

Emilie Boulay, eboulay[at]ltpszjrkmr.oedi.net, 00 33 (0)6 77 92 16 77

Anne-France Renaud, renaudaf[at]yahoo.fr, 00 33 (0)6 75 92 71 66

Publié le
Updated on 31.10.2017