La Police métropolitaine s’en prend à des journalistes, le gouvernement de Buenos Aires minimise le drame
Organisation :
Reporters sans frontières condamne la violence démesurée utilisée par la Police métropolitaine à l’encontre des professionnels des médias qui couvraient une manifestation d’employés de l’hôpital José T. Borda, le 26 avril 2013 à Buenos Aires. L’organisation dénonce les propos du ministre de la Sécurité de la ville de Buenos Aires et réclame des mesures disciplinaires appropriées pour les fonctionnaires mis en cause.
Les policiers ont tiré en direction des manifestants avec des balles en caoutchouc, blessant une cinquantaine de personnes, dont plusieurs professionnels des médias. On trouve parmi eux les photographes José “Pepe” Mateos, Ricardo Pristupluk et Pablo Villán des quotidiens Clarín, La Nación et Crónica, Paula Avellaneda, chroniqueuse de CN23, Patricio Tejedor, de FM La Tribu, Belén Revollo, camerawoman de En Movimiento TV, Soledad Larghi, chroniqueuse de Canal A24, Carlos Torres, cameraman de Canal 13 TodoNoticias, ainsi que le journaliste Gabriel Eiriz, le cameraman Leonardo Piccone et le photographe Daniel Dabove de l’agence publique d’informations Télam. Les cameramen Mario Ricci et Mario Gavilán (C5N), Fabián Alasi (Crónica TV), Alberto Samudio et Sebastián Vázquez (Telefé) ont également fait les frais de ce dérapage des forces de l’ordre.
“Quatre policiers se sont rués vers moi, m’ont jeté au sol et ont appuyé très fort le genou sur mon dos. Mon appareil-photo s’est enfoncé dans mes côtes”, a confié José “Pepe” Mateos à Reporters sans frontières.
Guillermo Montenegro, ministre de la Sécurité du gouvernement de la ville de Buenos Aires, a réagi en indiquant que les journalistes n’étaient “pas habitués à ce que la police agisse. Beaucoup d’entre eux sont allés là où se produisaient les incidents”.
“Comment peut-on reprocher à des journalistes d’avoir été au plus près des événements qu’ils couvraient, afin de réaliser au mieux leur travail ? Les autorités ne doivent en aucun cas éluder leurs responsabilités dans cet événement. Une enquête doit être diligentée afin de faire toute la lumière sur ce qui s’est produit”, a déclaré Reporters sans frontières.
Ce n’est pas la première fois que des professionnels des médias font les frais de la violence de la Police métropolitaine. Le 30 janvier 2013, la journaliste Julieta Elgul (TV Pública) et le cameraman Cristian D’Amico (Canal 26) avaient été déjà blessés par des policiers, alors qu’ils couvraient une manifestation dans le Parc Centenaire.
Reporters sans frontières appelle Mauricio Macri, chef du gouvernement de Buenos Aires, ainsi que la Police métropolitaine, à respecter la neutralité et l’intégrité des professionnels de l’information, et à s’inspirer de ses recommandations portant sur la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte des manifestations pacifiques, reprises dans le rapport annuel de la Haut-Commissaire pour les droits de l’homme des Nations Unies du 21 janvier 2013 (voir ci-dessous).
Publié le
Updated on
20.01.2016