Reporters sans frontières s'inquiète du manque de respect des autorités italiennes pour le secret des sources journalistiques. Deux nouvelles perquisitions ont été opérées, le 19 août 2002, chez des journalistes d'investigation. L'organisation rappelle que le principe de la protection des sources est une des conditions essentielles à la liberté de la presse.
Le 19 août, la police antiterroriste (DIGOS) a perquisitionné les domiciles de Fiorenza Sarzanini, journaliste au quotidien national Corriere della Sera et de Mario Menghetti, journaliste au quotidien national Il Messaggero, suite à la publication d'articles sur les violences du G8 à Gênes pendant l'été 2001. Reporters sans frontières s'en est inquiétée auprès du ministre de la Justice, Roberto Castelli.
"La fréquence avec laquelle les autorités portent atteinte au secret des sources journalistiques depuis quelques mois est inquiétante. En 2002, ces méthodes ont été appliquées au moins cinq fois contre des journalistes d'investigation," a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au ministre de la Justice, Roberto Castelli. "Nous vous rappelons que le principe de la protection des sources journalistiques est une des conditions essentielles à la liberté de la presse, et que les Etats démocratiques respectent ce droit. Nous vous rappelons également que le Conseil de l'Europe et la Cour européenne des droits de l'homme veillent au respect de ce principe par les Etats membres. Nous vous demandons de vous assurer que les magistrats italiens ne le mettent pas en cause", a ajouté M. Ménard.
Le 19 août, la brigade antiterroriste de Rome a perquisitionné les domiciles de Fiorenza Sarzanini, journaliste du quotidien national Corriere della Sera et de Mario Menghetti, journaliste au quotidien national Il Messaggero, sur un ordre du parquet de Gênes. Suite à la publication, le 5 août dernier, d'articles sur les violences du G8 à Gênes pendant l'été 2001, les journalistes sont soupçonnés d'avoir publié des extraits d'un rapport secret des carabiniers qui portait notamment sur Carlo Giuliani, un jeune manifestant tué par un carabinier. La brigade cherchait des documents permettant de trouver la "fuite" qui aurait donné le rapport aux journalistes.
Le 3 mai dernier, Reporters sans frontières avait déjà protesté contre la perquisition du domicile d'un journaliste du quotidien La Stampa, Guido Ruotolo, soupçonné d'avoir publié des informations couvertes par le secret de l'instruction en rapport avec une enquête sur un réseau islamiste. Début mars, les domiciles de deux autres journalistes, Claudia Fusani du quotidien La Repubblica, et Fiorenza Sarzanini du Corriere della Sera, avaient été perquisitionnés pour la même raison.