Le 17 février s'ouvre à Genève, sous l'égide des Nations unies, la deuxième conférence préparatoire du Sommet Mondial sur la Société de l'Information devant se tenir dans cette ville en décembre prochain.
Reporters sans frontières saisit cette occasion pour mettre le système des Nations unies et les gouvernements de tous les États membres en garde contre toute tentative d'utiliser ce Sommet, destiné à réduire le fossé technologique entre pays riches et pays pauvres, pour placer de nouveaux obstacles à la liberté de la presse sur Internet.
Il est en effet apparu, au cours de diverses réunions préparatoires régionales déjà organisées à travers le monde que de nombreux gouvernements entendaient prendre prétexte de la lutte contre les activités criminelles sur les réseaux pour justifier des mesures de contrôle et de répression risquant de s'appliquer également aux nouvelles activités technologiques des médias. On a retrouvé dans les contributions de ces États les mêmes notions interventionnistes et restrictives qui avaient inspiré dans les années 70 et 80 le projet liberticide de " Nouvel ordre mondial de l'information. "
La méfiance de Reporters sans frontières a été accrue, lors de ces réunions régionales, par la volonté manifeste de plusieurs États de tenir les représentants de la société civile et les organisations non gouvernementales à l'écart des travaux préparatoires du Sommet Mondial sur la Société de l'Information. Il n'est pas rassurant non plus que la seconde partie du Sommet doive se tenir en 2005 en Tunisie, pays dont on connaît la triste situation en matière de liberté d'expression et d'information.
Reporters sans frontières appelle toutes les organisations internationales, régionales et nationales de défense de la liberté de la presse à faire preuve de la plus grande vigilance face à de nouvelles tentatives de porter atteinte, par le biais du contrôle de l'Internet, au droit d'informer et d'être informé. L'association espère en particulier que l'Unesco, partie prenante au Sommet sur la Société de l'Information, défendra résolument à Genève la " Déclaration de Sofia ", adoptée par son Assemblée générale de 1997, selon laquelle les principes fondamentaux de liberté d'expression et de liberté d'information doivent s'appliquer aux nouvelles technologies au même titre qu'aux médias traditionnels.