La Cour suprême interdit la télévision par câble
Organisation :
28.01.2003
Commission d'enquête spéciale
Une semaine après l'interdiction de la télévision par câble prononcée par la Cour suprême, le président afghan Hamid Karzai a mis en place, le 27 janvier 2003, une commission d'enquête spéciale, afin de faire la lumière sur les programmes des chaînes câblées accessibles en Afghanistan. Quatre ministres ont été chargés de déterminer si l'ensemble des chaînes diffusées par les réseaux câblés afghans, parmi lesquelles de grandes stations telles que CNN ou BBC, sont ou non contraires aux valeurs morales d'une société islamique. Le Président n'a cependant pas précisé la date de remise des conclusions de l'enquête. Il ne s'est pas non plus prononcé sur la reprise éventuelle des émissions câblées pendant la durée de la procédure.
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21.01.2003
La Cour suprême d'Afghanistan a interdit, le 19 janvier, la télévision par câble, suite à des plaintes relatives aux contenus des programmes de certaines chaînes qualifiés d'"anti-islamiques". Un mois auparavant, cette même Cour avait interdit le seul opérateur de télévision câblée de la ville de Jalalabad (est du pays).
Reporters sans frontières est très préoccupée par les récentes décisions des autorités judiciaires d'Afghanistan qui tentent de mettre à mal le développement des médias dans le pays. L'organisation a demandé au ministre afghan de l'Information et de la Culture, Sayeed Makhdoom Raheen, de faire respecter la validité des licences de diffusion accordées par le gouvernement d'Hamid Karzaï aux opérateurs de câble. Notre organisation est choquée de voir la justice afghane utiliser les mêmes arguments que les taliban pour priver la population de programmes de divertissement et d'information.
Mawlazi Fazl Hadi Shinwari, président de la Cour suprême d'Afghanistan, a expliqué à la presse que l'interdiction du 19 janvier est motivée par des arguments religieux. "Des personnes se sont plaintes de la diffusion de films pornographiques et anti-islamiques sur les chaînes diffusées par le câble. Nous sommes Afghans, musulmans, nous avons des lois et des valeurs islamiques dans notre pays (…) Il est de notre responsabilité de prendre cette décision. C'est maintenant au gouvernement de la mettre en œuvre".
La diffusion de la télévision par câble a été interrompue, le 19 janvier, par la police qui a fermé les cinq opérateurs de Kaboul. Le ministre de l'Information s'est opposé publiquement à cette interdiction en affirmant que son ministère est le seul en charge d'autoriser ou d'interdire les opérateurs. "Notre politique pour le câble est une politique de liberté, mais aussi de respect d'une nouvelle législation que nous venons d'élaborer. Bien entendu, les chaînes anti-islamiques et contraires aux traditions afghanes seront interdites." Cette affaire sera débattue lors de la prochaine réunion du cabinet du ministère de l'Information, le 27 janvier.
Les cinq opérateurs de câble de Kaboul concernés par cette interdiction ont qualifié cette décision d'"injuste". Said Mostafa, directeur de Star Cable Network, titulaire d'une licence, a déclaré que les autorités lui ont demandé de cesser la diffusion dans l'attente de règles claires sur le contenu des programmes.
Les chaînes câblées sont apparues à Kaboul à la fin de l'année 2001, après la chute du régime des taliban, sous lequel la télévision, considérée comme contraire aux enseignements islamiques, avait été totalement interdite. Consacrées à la musique, au sport et au cinéma, ces chaînes sont devenues rapidement très populaires en Afghanistan.
Publié le
Updated on
20.01.2016