La Commission indépendante des médias restreint la liberté de la presse
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Reporters sans frontières s'inquiète d'une dégradation de la situation de la liberté de la presse en Sierra Leone après la fermeture d'un journal indépendant et le refus d'accorder une licence à une radio privée. "La Commission indépendante des médias est à l'origine de ces deux décisions. Or, son rôle est de protéger la liberté de l'information et non de la restreindre", a souligné Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au ministre de l'Information, Septimus Kaikai. "Le problème est que cette commission n'est absolument pas indépendante, mais prend ses décisions en fonction des intérêts du gouvernement", a ajouté le secrétaire général.
Reporters sans frontières a demandé au ministre de l'Information de prendre toutes les mesures nécessaires afin que des licences d'émission soient accordées aux opérateurs privés qui en font la demande, et de faire en sorte que le journal African Champion puisse reparaître dans les plus brefs délais.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, le quotidien privé African Champion n'est plus autorisé à paraître depuis le 31 août 2002 et jusqu'à nouvel ordre, selon une décision de la Haute Cour de Freetown. Son directeur, Mohamed D. Koroma, n'a plus le droit d'exercer "une fonction éditoriale" dans aucun autre organe de presse du pays. Cette décision fait suite à un conflit opposant African Champion à la Commission indépendante des médias (IMC).
En mars 2002, la Commission avait ordonné la suspension pour deux mois du quotidien. Mohamed D. Koroma avait alors annoncé qu'il contestait la légalité de cette décision et qu'il continuait à faire paraître le journal. On lui reprochait d'avoir publié un article intitulé "Kabbah s'enfonce encore dans un deal douteux" qui dénonçait la corruption du fils du chef de l'Etat, avec la protection de son père.
Par ailleurs, fin août, la même commission a refusé d'accorder une licence à la station West Africa Democracy Radio (WADR), pour des raisons de "sécurité nationale" et de "protection du public". La radio souhaitait émettre en ondes courtes sur l'ensemble du territoire sierra-léonais et dans les autres pays de l'Union de la rivière Mano (Liberia et Guinée). L'IMC a précisé que la Sierra Leone avait déjà été destabilisée, dans le passé, par des éléments basés dans ces deux pays.
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20.01.2016