La 13e édition du Prix Reporters sans frontières-Fondation de France

Les prix ont été attribués à :
_ - Zhao Yan (Chine), collaborateur du New York Times ;
_ - Tolo TV (Afghanistan) ;
_ - l'Union nationale des journalistes somaliens (Somalie) ;
_ - Massoud Hamid (Syrie), du site www.amude.com.
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Lauréats du Prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005

Le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005 récompense : - Un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l'information. _ Lire la fiche _ Le lauréat est le journaliste chinois Zhao Yan, collaborateur du quotidien américain New York Times et ancien reporter du magazine La Réforme en Chine. Accusé de « divulgation de secrets d'Etat » et de « fraude », Zhao Yan est détenu depuis le 17 septembre 2004 à Pékin. Agé de 43 ans, le journaliste risque la peine de mort, officiellement pour avoir transmis à l'un de ses collègues du New York Times des note sur les rumeurs de tensions entre l'actuel et l'ancien présidents chinois. Les autorités ne cessent de repousser son procès. - Un média qui incarne le combat pour le droit d'informer et d'être informé. _ Lire la fiche _ Le Prix est attribué à la première chaîne hertzienne privée d'Afghanistan Tolo TV. Lancée par le groupe de presse afghano-australien Moby Capital Partners, elle se distingue par la diffusion de programmes d'information indépendants et de clips musicaux. Ses émissions tranchent avec le style poussiéreux de la télévision d'Etat. Depuis le lancement de la chaîne en octobre 2004, les religieux jugent ses programmes « immoraux et anti-islamiques » et exercent d'énormes pressions pour qu'elle soit interdite. Malgré les menaces, Tolo TV continue son travail. La rédaction vient de lancer le premier talk-show pour les femmes afghanes, « Bonu ». - Un défenseur de la liberté de la presse. _ Lire la fiche _ Le Prix est décerné à l'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ, ancien SOJON). Fondée en 2002 à Mogadiscio, la NUSOJ, syndicat des journalistes somaliens, a pour objectif la défense des journalistes et de la liberté de la presse sur l'ensemble du territoire somalien, déchiré par une guerre civile permanente depuis 1991. La NUSOJ est intervenue, depuis sa création, dans plusieurs dizaines de cas urgents, menant des enquêtes et diffusant des alertes à destination des médias et organisations internationales. Début septembre 2005, le secrétaire général et le président du Conseil suprême de la NUSOJ ont dû quitter discrètement la Somalie, après avoir fait l'objet d'une campagne d'attaques, d'intimidations et de menaces de la part d'une milice non identifiée. - Un cyberdissident empêché de nous informer via Internet _ Lire la fiche _ Le prix récompense Massoud Hamid. A 29 ans, il est l'un des rares journalistes à avoir pu prendre et diffuser à l'étranger des photos d'une manifestation prokurde en Syrie. Il paie aujourd'hui très cher sa prouesse. Condamné le 10 octobre 2004 à trois ans de prison, Massoud Hamid a passé sa première année de détention à l'isolement. Il a été torturé à plusieurs reprises et aurait notamment été frappé sur la plante des pieds avec un fouet clouté. En raison de ces mauvais traitements, Massoud Hamid a aujourd'hui les pieds entièrement paralysés, et souffre de vertiges et de maux de dos. En récompensant un journaliste, un média, un défenseur de la liberté de la presse et un cyberdissident, Reporters sans frontières et la Fondation de France alertent l'opinion publique sur la diversité des atteintes au droit d'informer et d'être informé, et sur son nécessaire engagement en faveur de la liberté de la presse. Chaque prix est doté de 2 500 euros. Depuis sa création, le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France a été décerné à : Zlatko Dizdarevic (Bosnie-Herzégovine - 1992), Wang Juntao (Chine - 1993), André Sibomana (Rwanda - 1994), Christina Anyanwu (Nigeria - 1995), Isik Yurtçu (Turquie - 1996), Raúl Rivero (Cuba - 1997), Nizar Nayyouf (Syrie - 1998), San San Nweh (Birmanie - 1999), Carmen Gurruchaga (Espagne - 2000), Reza Alijani (Iran - 2001), Grigory Pasko (Russie - 2002), Ali Lmrabet (Maroc - 2003) et Hafnaoui Ghoul (Algérie - 2004). Plusieurs lauréats ont depuis retrouvé la liberté, quelques semaines seulement ou quelques mois après avoir reçu le Prix. Parmi eux, le journaliste marocain Ali Lmrabet, primé le 10 décembre 2003 et libéré le 7 janvier 2004, le journaliste russe Grigory Pasko, lauréat en décembre 2002 et libéré en janvier 2003, la journaliste birmane San San Nweh, primée en décembre 1999 et libérée en 2001. |Le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France est décernée par un jury international, composé de Ekram Shinwari (Afghanistan), Sabine Christiansen (Allemagne), Michael Rediske (Allemagne), Andrew Graham-Yooll (Argentine), Rubina Möhring (Autriche), Nayeem Islam Khan (Bangladesh), Zhanna Litvina (Belarus), Olivier Basille (Belgique), Colette Braeckman (Belgique), Maung Maung Myint (Birmanie), Sebastião Salgado (Brésil), Carlos Cortes Castillo (Colombie), Miriam Leiva (Cuba), Fernando Castelló (Espagne), Maria Dolores Masana Argüelles (Espagne), Vicente Verdu (Espagne), Domenico Amha-Tsion (Erythrée), Barbara Crossette (Etats-Unis), Francis Charhon (France), Noël Copin (France), Laurent Joffrin (France), Elise Lucet (France), Pierre Veilletet (France), Sailab Mahsud (Pakistan), Ricardo Uceda (Pérou), M'Baya Tshimanga (République démocratique du Congo), Micea Toma (Roumanie), Alexey Simonov (Russie), Eva Elmsater (Suède), Georges Gordon-Lennox (Suisse), Gérald Sapey (Suisse), Sihem Bensedrine (Tunisie), Ben Ami Fihman (Venezuela).| ----

Les autres nominés :

- Catégorie « Journaliste » :

- Daniel Coronell (Colombie) Directeur du journal télévisé « Noticias Uno » - sur la chaîne Canal Uno - et collaborateur de la revue Semana, Daniel Coronell est réputé pour sa liberté de ton et ses positions critiques à l'égard de l'actuel président Álvaro Uribe. Il a été contraint de quitter la Colombie pour les Etats-Unis après des mois de pressions, de menaces et d'intimidations pour avoir enquêté sur l'assassinat d'habitants de la Communauté de paix de San José de Apartadó (département d'Antioquia, Nord-Ouest). - Hector Fernando Maseda Gutiérrez (Cuba) Ingénieur nucléaire, limogé par le pouvoir à la fin des années 80 pour « incorrection idéologique », Hector Fernando Maseda Gutiérrez avait rejoint dans les années 90 la petite agence de presse indépendante Grupo de Trabajo Decoro. Journaliste, il est aussi vice-président du Parti libéral démocratique. En mars 2003, lors de la vague de répression (le Printemps noir), Hector Fernando Maseda Gutiérrez a été arrêté. Accusé d'« actes contre l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Etat », il a été condamné à vingt ans de prison. - Akbar Ganji (Iran) Journaliste des quotidiens réformateurs Sobh-é-Emrouz, Neshat et Asr-é-Azadegan, et rédacteur en chef de l'hebdomadaire Rah-é-No, Akbar Ganji est une figure emblématique des médias iraniens. Il a été condamné, en 2000, à six ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l'Etat », « insulte au fondateur de la République islamique et aux valeurs sacrées du régime », et pour « propagande contre la République islamique ». - Tulkin Karaev (Ouzbékistan) Correspondant à Karshi (sud du pays) de Radio Free Europe, Voice of America et de la radio iranienne Mashhad, et collaborateur de l'organisation internationale de défense des médias Institute for War and Peace Reporting (IWPR), Tulkin Karaev a été victime de la « chasse aux sorcières » orchestrée par les autorités à la suite des événements sanglants d'Andijan, le 13 mai 2005. Suite à son incarcération pendant 10 jours, il s'est résolu à quitter le pays.

Catégorie « Média » :

- Democratic Voice of Burma (Birmanie) Fondée en 1992 par un groupe d'étudiants démocrates rescapés des massacres de 1988, la radio -télévision Democratic Voice of Burma, basée en Norvège, constitue l'une des rares sources d'information libérée de l'implacable censure préalable de la junte militaire au pouvoir. Ses correspondants en Thaïlande et ses informateurs en Birmanie sont régulièrement harcelés par les services secrets birmans ou la police thaïe. - Serambi Indonesia (Indonésie) Six jours seulement après le passage du tsunami qui a dévasté la province d'Aceh, en décembre 2004, les survivants de la rédaction de Serambi Indonesia distribuaient gratuitement près de 10 000 exemplaires du journal aux habitants meurtris. Habitué à subir les pressions des forces de sécurité et des rebelles séparatistes acehnais, le quotidien a démontré son indépendance et sa vitalité.

Catégorie « défenseur de la liberté de la presse » :

- Mouvement pour sauver les radios indépendantes (Népal) Le 1er février 2005, l'armée a envahi les rédactions et interdit aux stations de radio indépendantes de diffuser toute information. Plus de mille journalistes ont ainsi perdu leur travail en quelques semaines. Pour retrouver leurs droits, ils se sont unis au sein du Mouvement pour sauver les radios indépendantes. - Gemma Damalerio (Philippines) Depuis l'assassinat, en mai 2002, de son mari Edgar, Gemma Damalerio vit un enfer. Après s'être cachée pendant deux ans, contrainte de fuir les complices de l'assassin - un policier couvert par sa hiérarchie - elle est désormais protégée, jour et nuit, par des gardes armés du ministère de la Justice. Gemma Damalerio vient d'obtenir justice : l'assassin de son mari a été condamné à la prison à perpétuité. Mais les commanditaires et les complices n'ont jamais été inquiétés.

Catégorie « cyberdissident » :

- Mojtaba Saminejad (Iran) Agé de 25 ans, le weblogger Mojtaba Saminejad est condamné à deux ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran pour avoir dénoncé sur son blog l'arrestation de trois de ses confrères webloggers. Il est accusé d'avoir « insulté le Guide suprême ». Il est actuellement détenu à la prison de Gohar Dashat, dans la banlieue de Téhéran, connue pour les mauvais traitements qui y sont infligés aux prisonniers. - Pham Hong Son (Viêt-nam) Médecin et représentant d'une firme pharmaceutique, Pham Hong Son est emprisonné depuis le 27 mars 2002 pour avoir traduit et diffusé un article intitulé « Qu'est-ce que la démocratie ? ». Il est condamné à cinq ans d'emprisonnement et trois ans de résidence surveillée. Il souffre d'une hernie inguinale, une tumeur de région de l'aine, ainsi que de problèmes pulmonaires. Depuis quelques mois, il crache du sang et craint d'être atteint de la tuberculose. Dossier de presse et photos libres de droits disponibles sur fbpqwhtvgo.oedi.net, rubrique Espace presse - Téléchargement. Contacts :
Reporters sans frontières - Sara Kianpour - tél : 01 44 83 84 75 - [email protected]
Fondation de France - Magali Mévellec - tél : 01 44 21 31 91 - [email protected] |||
Publié le
Updated on 25.01.2016