Hamma Hammami condamné en appel à trois ans et deux mois de prison
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RSF est indignée par la condamnation à trois ans et deux mois de prison de Hamma Hammami, leader du parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) et directeur de publication du journal El Badil.
Reporters sans frontières (RSF) est indignée par la condamnation à trois ans et deux mois de prison de Hamma Hammami, leader du parti communiste ouvrier tunisien (PCOT) et directeur de publication du journal El Badil. "Cette condamnation, même si elle est inférieure à celle prononcée en 1999 par défaut et confirmée le 2 février dernier, illustre, une fois de plus, la volonté du régime de Monsieur Ben Ali de museler la liberté d'expression", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Les condamnations à des peines de prison pour des délits d'opinion est la marque de fabrique des régimes autoritaires", a-t-il ajouté.
Selon les informations recueillies par RSF, Hamma Hammami a été condamné à trois ans et deux mois de prison ferme dans la nuit du 30 au 31 mars à l'issue d'un procès en appel. Ses deux camarades, Abdeljabar Madouri et Samir Taamallah, se sont vus respectivement infliger des peines de trois ans et neuf mois et un an et neuf mois d'emprisonnement. Les jugements ont été rendus sur la base de chefs d'inculpation liés à leur appartenance au PCOT : appartenance et maintien d'une association illégale, distribution de tracts, diffusion de fausses nouvelles, tenue de réunions illégales, incitation à la rébellion et violation des lois.
Lors de sa déposition, Hamma Hammami a déclaré courageusement : "Je suis un des membres fondateurs du PCOT. Ce n'est pas un crime. Je n'ai fait qu'exercer un droit (…). Je ne suis pas un hors-la-loi. Je suis pour l'Etat de droit (…)". Les avocats d'Hamma Hammami prévoient un recours en cassation.
Christine Daure-Serfaty, membre de la Commission nationale consultative française des droits de l'homme, plusieurs observateurs marseillais, ainsi que de nombreux Tunisiens, sympathisants et défenseurs d'Hamma Hammami, n'ont pas été autorisés à pénétrer dans le tribunal pour suivre le procès en appel. En effet, la police tunisienne a filtré très soigneusement l'accès à la Cour. D'autre part, des défenseurs locaux des droits de l'Homme, comme Omar Mestiri, du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), Bouchra Belhadj el Hamida de l'Association des femmes démocrates tunisiennes (ATFD,) des avocats et Bechir Abid, ancien prisonnier politique, ont été frappés par les forces de l'ordre devant le Palais de justice. Une vingtaine d'observateurs internationaux et plusieurs journalistes étrangers ont cependant pu assister à l'audience.
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20.01.2016