Enquête sur la mort d'un journaliste palestinien à Jénine le 12 juillet 2002

Le 11 juillet 2002 à Jénine, dans les Territoires occupés, Imad Abu Zahra, photographe palestinien, est blessé par balle à la jambe. Agé de 34 ans, il décède le lendemain matin des suites de sa blessure. Reporters sans frontières et le réseau Damoclès, organisation de lutte contre l'impunité, ont diligenté une enquête sur place pour éclaircir les circonstances de ce drame. Les conclusions sont les suivantes : Ce jour-là, à Jénine, le couvre-feu avait été levé et la rue était calme. Les tirs qui ont touché Imad Abu Zahra étaient israéliens et n'ont été précédés d'aucun avertissement. Si Imad Abu Zahra n'était pas identifiable comme photographe, il se tenait aux côtés d'un autre journaliste qui, lui, portait un gilet pare-balles marqué "Press". Les deux civils ne constituaient en aucun cas une menace pour les tanks israéliens. L'enquête de l'armée israélienne, si enquête il y a eu, et contrairement aux promesses données, a été bâclée. Ces conclusions conduisent Reporters sans Frontières et le réseau Damoclès à adresser plusieurs recommandations aux autorités israéliennes. Les deux organisations demandent qu'une enquête sérieuse soit menée par l'armée afin d'établir les responsabilités dans ce drame et, éventuellement, que des sanctions soient prises contre les soldats trop prompts à faire usage des tirs. Reporters sans frontières et le réseau Damoclès rappellent également aux autorités israéliennes qu'elles doivent "respecter le droit international humanitaire relatif à la conduite des hostilités, qui intime de distinguer, quelles que soient les circonstances, les objectifs militaires des personnes civiles". Le matériel de l'enquête conduite du 19 au 25 juillet 2002, à Jénine, comprend un enregistrement vidéo de la scène, une dizaine de témoignages d'habitants de Jénine et d'internationaux présents sur les lieux, ainsi que la réaction officielle de l'armée israélienne. La mort d'Imad Abu Zahra est intervenue dans un contexte de détérioration de la liberté de la presse en Israël et dans les Territoires palestiniens, notamment en raison des conditions de sécurité dans lesquels travaillent les journalistes, en particulier depuis l'opération "Remparts" débutée le 29 mars. Depuis le début de la deuxième Intifada en septembre 2000, deux journalistes ont été tués et quarante-six ont été blessés par balles dans les Territoires occupés. Intégralité du rapport