Alors que se tient, le 26 mai, le référendum sur la Constitution, des policiers ont confisqué le matériel de plusieurs journalistes étrangers qui couvraient un rassemblement de soutien à Hamma Hammami (photo).
Des policiers en civil ont confisqué le matériel de plusieurs journalistes étrangers devant la prison civile de Tunis alors que ceux-ci étaient venus couvrir la tenue du référendum du 26 mai. "Chaque fois que des journalistes tentent de couvrir une réunion d'opposants en Tunisie, ils sont systématiquement suivis, harcelés, pris à partie et voient leur matériel confisqué. Il est clair que le président Ben Ali ne veut pas de témoins aux mouvements de protestation qui dénoncent cette mascarade de référendum", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation rappelle qu'il y une semaine, un journaliste du Monde a été refoulé à l'aéroport.
Le 16 mai dernier, Reporters sans frontières avait présenté, à Paris, Tunisie, le livre noir (Editions La Découverte), ouvrage rassemblant de nombreux rapports d'organisations de défense des droits de l'homme sur les violations commises en Tunisie.
Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, alors que plusieurs personnes s'étaient réunies, le 25 mai 2002, devant la prison civile de Tunis en signe de soutien à Hamma Hammami (voir photo) qui y est emprisonné, plusieurs journalistes étrangers ont été pris à partie par des policiers en civil. Vers midi, Régis Nuysbaum et Hervé Dhinaut de France 3 qui filmaient le rassemblement se sont fait confisquer leur caméra par plusieurs hommes. Ces derniers se sont également emparés de l'appareil photo de Denis de Montgolfier d'Arte qui prenait des photos. Deux journalistes de la BBC, Paul Wood et Robby Right, qui filmaient de loin l'altercation entre les journalistes et les policiers ont été rattrapés par plusieurs hommes qui les ont interrogés une demi-heure et qui leur ont pris plusieurs cassettes. Les policiers ont ensuite intimé l'ordre à tous les journalistes de quitter immédiatement les lieux. La veille, des policiers avaient agressé plusieurs militants tunisiens des droits de l'homme au même endroit. Au début de l'année, déjà, lors du procès de Hamma Hammami, les services d'ordre avaient eu recours aux mêmes méthodes.
Enfin, en début d'après-midi, le domicile de l'écrivain et journaliste Taoufik Ben Brik était encerclé par plusieurs dizaines de policiers. Des journalistes et des députés européens qui souhaitaient assister à une réunion à son domicile en ont été empêchés.